Vigne | Lignon-Darmaillac, Sophie

Vigne 1520 valorisé le vin. La Méditerranée orientale à l’inverse, bien que berceau histo- rique des premiers vins méditerranéens, n’offre qu’une production confiden- tielle. Le vin y a joué un grand rôle, spécialement dans le pays de Canaan dans l’Antiquité biblique, puis a presque disparu durant l’Empire ottoman pour réap- paraître au xix e siècle et connaître des possibilités nouvelles à la fin du xx e . Au Maghreb, en terre d’Islam, il y a eu, tout d’abord, les plantations coloniales, et aujourd’hui la demande des touristes soucieux de consommer les vins des pays visités. L’islam interdit la consommation d’alcool à la population musulmane, mais la législation autorise la vente et la consommation de vin (sauf en Libye où la consommation d’alcool est strictement interdite). Il existe donc de très impor- tantes disparités entre les grands pays producteurs de raisins de cuve – Italie, Espagne et France (dont environ 40 % du vin provient des vignobles du Sud du pays) – et les petits pays vinicoles du monde musulman. Les trois principaux pays produisent ensemble 81 % du vin de Méditerranée (87 % avec la produc- tion portugaise et grecque, ou 77 % en excluant la production française non méditerranéenne) (planche XXV). Pourtant, sans produire beaucoup de vin, certains vignobles donnent du raisin de table (planche XXVI). La Turquie est le 4 e producteur mondial de raisin, mais seulement le 36 e pour le vin, car seule- ment 3 % de la production nationale de raisin est vinifiée pour fournir 90 mil- lions de bouteilles par an. Dans une situation intermédiaire, apparaissent les pays qui ont connu des plantations massives durant la colonisation. Les pays maghrébins produisent aujourd’hui une part modeste mais non négligeable du vin méditerranéen, moins de 10 % (8,3 % en 2007). Au Proche-Orient, Israël et le Liban, malgré un très récent renouveau de leur vignoble, ne produisent que 2,2 % du vin méditerranéen. Pourtant, le Liban est le seul pays du Proche-Orient à n’avoir aucune restriction sur le commerce, la promotion ou la consommation d’alcool, mais ce n’est qu’après la période de guerre, au début des années 1990, qu’il développa le secteur vitivinicole et que la renommée de ses vins fut recon- nue sur le marché international. La consommation de vin en Méditerranée reflète ces disparités. Le vin y a long- temps été la boisson des réjouissances, des fêtes religieuses et sociales. C’est avec lui que l’on scellait les alliances, les contrats, les victoires. Boisson des fêtes et des moments d’exception, le vin reste la boisson du repas quotidien pour la majorité des populations méditerranéennes, le plus souvent consommé à la maison dans les pays chrétiens méditerranéens, plus occasionnellement, au restaurant, dans les pays musulmans de la rive méridionale de la Méditerranée. Dans tous les cas, la consommation évolue, diminue, souvent au profit de la bière qui tend de plus en plus à détrôner le vin jusque sur ses terres de prédilection. Bien que la consommation d’alcool soit répandue sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, le vin ne représente l’essentiel de la consommation d’alcool que

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