Vent | Riser, Jean

Vent 1511 il remonte vers le nord et se situe sur l’Europe du Nord. En revanche, en hiver, avec le renforcement de ces mêmes anticyclones froids, il descend vers le sud, et les dépressions qui lui sont associées traversent la Méditerranée d’ouest en est. Au passage de ces dépressions, les vents soufflent sur le bassin méditerranéen. Les vents froids principaux sont le mistral, la tramontane et la bora, sur le bassin occidental, le struma, le vardar, sur le bassin oriental. Le mistral est un vent de secteur nord, parfois violent (plus de 100 km/h, 162 km/h à Marignane le 11 février 1964), qui s’écoule dans la basse vallée du Rhône. Son souffle atteint parfois la Corse. Il prend une composante ouest à par- tir de Toulon. La vitesse du vent augmente du nord vers le sud et l’effet venturi provoque des vitesses optimales dans les défilés comme ceux de Donzère ou de Bollène. Il s’accompagne de la tramontane, vent du nord-ouest, sur le Roussillon, les Corbières et le Languedoc. Parfois, la masse d’air polaire maritime est rem- placée par de l’air arctique ou sibérien, et le mistral s’apparente alors à la bise du nord-est. En été où le mistral est aussi très fréquent, son origine est différente. Une dorsale anticyclonique, prolongement de l’anticyclone des Açores, s’étend jusqu’aux îles Britanniques et dégage un flux d’air frais dans la vallée du Rhône, alors que l’air chaud méditerranéen s’élève en créant une dépression sur la mer. À partir du méridien de Gênes, en hiver, les flux sont dirigés du nord-est vers le sud-ouest depuis les hautes pressions stationnées sur les plaines danu- biennes. Des vents froids apportent la neige sur la plaine du Pô et les Balkans : c’est la bora, la tramontane sur le littoral ligure, le grécale en Toscane, tandis que le struma ou le vardar soufflent dans le sillon de la Morava, le Péloponnèse, la mer Égée jusqu’à l’archipel du Dodécanèse. Les vents chauds sont le marin, les vents étésiens, le sirocco, le khamsin et le chergui. Le marin est généré par les dépressions le long du front polaire en automne et au printemps. Ces vents du sud-ouest ou sud viennent heurter les bar- rières montagneuses du Canigou, des Cévennes, des Alpes du Sud, de l’Apennin, entraînant de violentes averses tournant parfois à la catastrophe, comme le 22 septembre 1992 à Vaison-la-Romaine. En été, lorsque la terre se réchauffe plus vite que la mer, une brise de mer – appelée le vent des dames en Camargue – s’installe. En Méditerranée orientale, soufflent les vents étésiens appelés meltem en Turquie. Ils sont chauds et secs, et soufflent des hautes pressions d’Europe centrale vers des basses pressions relatives sur la mer Égée et l’Asie Mineure. Le sirocco et le khamsin se déclenchent lorsqu’une perturbation circule sur la Méditerranée et absorbe le flux d’air chaud saharien. Si la dépression se situe sur le littoral nord de l’Afrique, ces vents chauds se cantonnent à ces régions ; en revanche, si elle se déplace plus au nord, ils traversent la Méditerranée, se chargent d’humidité et entraînent, dans leur sillage brûlant, des poussières sahariennes en suspension. Le chergui est un vent du sud-est, sec et très chaud qui, en été,

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