Vent | Riser, Jean

Vent 1509 Vent L’air est un fluide dont la manifestation naturelle et perceptible par les êtres vivants est le vent. Celui-ci est un mouvement horizontal de l’air qui se déplace des hautes vers les basses pressions (figure p. 1510), dont la création est fonc- tion de l’échauffement inégal de la Terre par le rayonnement solaire. Dans les régions méditerranéennes, comme d’ailleurs partout dans le monde, ce réchauf- fement est plus précoce sur les reliefs que dans les vallées, plus constant sur les adrets que sur les ubacs, plus durable dans les plaines, sur les littoraux ou sur la mer. Le rôle de cette dernière est de réguler les climats, et cette fonction est d’autant plus significative qu’il existe, dans le bassin méditerranéen, une étroite symbiose entre la mer et la terre. En effet, la Méditerranée, dominée par de hautes chaînes de montagnes, présente des littoraux décortiqués par la tecto- nique et l’érosion, aux contours tortueux à toutes les échelles : échines des pénin- sules Italienne et Balkanique, vastes golfes comme ceux de Tarente ou du Lion, étroits comme ceux de Corinthe ou de Salonique, caps hardis de Chalcidique et du Péloponnèse, myriades d’îles de la côte dalmate ou des Cyclades. Autant d’obstacles aussi qui engendrent des expositions variées, des contrastes régio- naux, créant des climats et des vents locaux. Le mécanisme simplifié de la genèse des vents est le suivant : l’air chaud moins dense s’élève, en particulier sur la Méditerranée, en exerçant une pression moindre ou dépression. Inversement, l’air froid ou frais plus lourd se comprime, s’affaisse en créant de hautes pressions ou des anticyclones. Le rôle du vent consiste à régu- ler les différences de pressions entre les anticyclones et les dépressions. Depuis la plus haute Antiquité, le vent a été une source d’inspiration pour la littérature, notamment pour la poésie et le roman d’épopée. Dans la Bible, il n’est autre que le souffle de Dieu. Dans l’ Iliade , il est un élément évocateur qui illustre la colère des dieux ou des hommes, ou émaille les descriptions qui accompagnent les combats ou le retour des guerriers. Ainsi, les fils des Achéens regagnent le camp de leur père : « Le vent gonfle la toile en plein et tandis qu’au- tour de l’étrave en marche, le flot bouillonne et siffle bruyamment, la nef va son

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