Tourisme | Cadoret, Anne

Tourisme 1458 de stratégies de développement à l’échelle locale où l’offre touristique s’appuie sur les ressources (humaines, culturelles, naturelles, économiques) des terri- toires de destination, et où les revenus du tourisme sont redistribués dans ces territoires. En Grèce par exemple, on estime que la consommation de boissons et de nourriture au sein des complexes hôteliers représente un manque à gagner de 250 millions d’euros par an pour les petits restaurants et cafés. La notion d’intégration de l’économie touristique à l’économie des territoires recouvre également l’idée d’une prise en compte de l’activité touristique par les acteurs chargés de la planification régionale lors de l’élaboration des documents stratégiques de développement local. C’est l’un des enjeux du Plan Bleu, mis en place à la fin des années 1970 dans le cadre du Plan d’action pour la Méditerranée du Programme des Nations unies pour l’environnement ( pnue ) et de la Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (convention de Barcelone). Il privilégie l’élaboration concertée et le suivi de plans d’actions à l’échelle locale dans les zones touristiques. En paral- lèle, il promeut la durabilité de ces territoires. Il s’agit d’une orientation majeure du Plan Bleu qui s’y intéresse depuis 1989 et dont les actions dans ce domaine se sont accélérées grâce à l’adoption, en 2005, de la Stratégie méditerranéenne de développement durable ( smdd ). Celle-ci établit, parmi sept domaines d’ac- tion prioritaires, celui du tourisme durable, identifié comme un secteur écono- mique moteur. En 2007, une grille d’indicateurs de la durabilité du tourisme et un programme d’activités de promotion d’un tourisme durable (2009‑2012) ont été produits. D’une part, il en ressort la nécessité de prendre en compte les acti- vités touristiques dans les projets territoriaux, afin de mieux planifier le déve- loppement territorial en fonction des variables du tourisme (planification des réseaux de transports prenant en compte les flux touristiques par exemple). D’autre part, il apparaît que des liens doivent être créés ou consolidés entre les espaces touristiques, notamment entre le littoral et l’arrière-pays. Enfin, il est proposé de développer une labellisation des produits touristiques, facteur de plus-value économique pour les territoires, car promouvant des ressources locales, singulières et respectant une charte de durabilité. Depuis 2013, le Plan Bleu met en œuvre des opérations contribuant à développer le tourisme durable sur des sites pilotes. Ces stratégies tentent de répondre aux dérives d’un tourisme de masse et visent à articuler de façon plus durable développement socio-économique et protec- tion de l’environnement et du cadre de vie, dans un bassin méditerranéen mar- qué par de fortes disparités spatiales. Ces disparités résultent de processus de mise en tourisme différenciés, s’étalant sur un temps plus ou moins long, d’ac- tions ou d’inaction des pouvoirs publics et des promoteurs, sur lesquels nous allons maintenant revenir.

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