Tourisme | Cadoret, Anne

Tourisme 1462 naturels, villes d’art, de mythe, d’histoire sur les côtes…), la présence de nom- breux ports de plaisance (dont les plus proches de lieux touristiques deviennent des ports d’escale qui contribuent au choix des itinéraires des compagnies de croisières), ainsi que la présence d’un marché européen. Les compagnies pro- posent un échantillon de destinations, ce qui leur permet de diversifier les offres tout au long de l’année. Par ailleurs, la multiplication des séjours de courte durée et de plus grande proximité fait émerger un nouveau marché en Méditerranée, où les compa- gnies aériennes sont en forte concurrence (Magnan, 2009). Les territoires et les produits touristiques tentent de se différencier pour capter les flux touristiques. Ainsi, les promoteurs (acteurs privés ou publics) distinguent leurs offres en misant sur une diversification de leurs produits, avec l’association de plusieurs formes de tourisme, ou sur un tourisme de luxe. Sont privilégiées les destina- tions associant un tourisme balnéaire, culturel, urbain, sportif, de nature… En réalité, les destinations les plus prisées restent identiques et ne font l’objet que d’une requalification en termes d’image et de promotion publicitaire. En effet, l’offre touristique est finalement peu diversifiée ; elle se standardise et est cen- trée sur un modèle balnéaire accentuant des disparités avec les arrière-pays (Plan Bleu, 2014). Il en est de même pour les croisières. Les plus grands navires fonc- tionnent tels des resorts associant hébergements, activités sportives et ludiques (golf, piscine, spa…), festives (soirées organisées), commerciales (boutiques). Les compagnies tentent de valoriser des séjours très différents. En fait, le principe est le même à chaque fois, et l’on retrouve les grandes compagnies qui, finale- ment, se disputent les destinations les plus appréciées. Les formes de tourisme « durable », quant à elles, tentent de se développer, mais restent en marge du modèle touristique dominant. À la marge : un tourisme durable Depuis les années 1990, les acteurs se mobilisent pour faire reconnaître l’im- portance économique de leur secteur et son inscription dans la durabilité. Ainsi se développent des formes de tourisme limitant les atteintes à l’environnement et répondant aux objectifs du développement durable : le tourisme vert, doux, l’écotourisme, le tourisme responsable, qui s’appuient sur les territoires dans les- quels ils se pratiquent, et qui privilégient un développement local. El Bahri et Pupion (2014) présentent le développement d’une forme de tourisme alternatif dans la région de Mahrès en Tunisie, éloignée des flux de masse, où est menée une politique touristique s’appuyant sur les ressources du territoire, tant natu- relles, culturelles, qu’humaines et sociales, privilégiant les échanges entre les tou- ristes et les populations locales tout en échappant à une folklorisation des lieux et des personnes. La reconnaissance et la valorisation d’expériences différentes

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