Tourisme | Cadoret, Anne

Tourisme 1461 les années 1960, une politique très volontariste d’aménagement touristique est menée en Languedoc-Roussillon. Huit stations balnéaires sont créées ainsi que des ports de plaisance dans des « unités touristiques », espaces urbanisés alternant avec des espaces boisés le long de la zone côtière. Les objectifs visent à répondre à une demande croissante et à redynamiser l’économie régionale. Au Maroc, l’État favorise le développement du secteur touristique, dès les années 1970, en menant une politique incitative pour les opérateurs, en aménageant les zones touristiques, en encadrant ce secteur. Depuis 2004, le gouvernement conduit une grande opération qui prévoit l’aménagement de six stations balnéaires afin d’attirer 10 millions de touristes. L’intervention publique n’a pas empêché le tourisme de se développer parfois de façon incontrôlée, par exemple sur les littoraux espagnols. Au Maroc, l’inter- vention de l’État en faveur du développement touristique accentue des déséqui- libres territoriaux déjà importants entre le littoral et l’arrière-pays, réceptionnant un tourisme diffus gravitant autour des villes impériales (Boujrouf, 2005). Le processus de balnéarisation se renforce et l’État y contribue fortement. En sou- tenant les territoires les plus attractifs, il accentue l’écart avec les régions qui le sont moins. La mise en tourisme par cet acteur public est donc notable sur cer- tains territoires et ne contribue pas forcément à réduire les inégalités spatiales. Émergence de nouvelles formes de tourisme Du renouveau dans les formes mais des destinations identiques D’autres acteurs contribuent également fortement à l’attractivité touristique. Les voyagistes, les compagnies de transports, les hébergeurs et les acteurs locaux tentent de créer de nouvelles offres touristiques. Des séjours insolites sont pro- posés, un tourisme d’expériences, comme les séjours dans le désert sahélien, ou dans les kibboutz en Israël. Moins insolite mais en plein développement, même s’il ne correspond qu’à une faible part du tourisme international, le tourisme de croisière est important en Méditerranée. Il recouvre les courtes excursions en mer organisées par un opérateur privé (telles que les visites à la demi-journée des calanques de Marseille), comme les circuits de plusieurs jours sur un paquebot pouvant dépasser 3 000 lits et faisant escale dans des lieux touristiques médi- terranéens (Jacob, 2009). Fournier (2011) dresse un tableau du tourisme de croisière en Méditerranée dans les bâtiments de grande capacité et met en évi- dence une nouvelle géographie des ports de croisière depuis les années 1990, avec l’émergence d’un tourisme de masse. L’auteure rappelle les facteurs contri- buant au développement de ce secteur : des facteurs climatiques et des paysages attrayants et diversifiés, un patrimoine exceptionnel (sites archéologiques, sites

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