Présides | Martin Corrales, Eloy

Présides 1312 Présides Traditionnellement, les civilisations de la Méditerranée ont eu tendance à établir des enclaves sur les rives de la mer. Leur rôle était important du point de vue à la fois stratégique, militaire et économique. Il en fut ainsi des Grecs, des Phéniciens, des Carthaginois, des Romains, des Wisigoths, des Byzantins et des Arabo­ musulmans. La dernière expansion de ce type fut menée par les Européens en direction de l’Afrique du Nord ; elle débuta au xv e siècle, comme une conti- nuation de la lutte ayant opposé chrétiens et musulmans dans la péninsule Ibérique. Les Portugais conquirent, quant à eux, plusieurs places nord-africaines aux xv e et xvi e siècles : Ceuta (1415), Assilah (1471‑1550), Tanger (1471‑1681), Safi (1488‑1541), Mazagan (1502‑1769), Santa Cruz de Cabo de Aguer (Sainte-­ Croix du cap Ghir, 1505‑1541), Azemmour (1513‑1541) et Mogador (1516‑1541). Une fois l’offensive contenue par les Marocains en 1541, la présence portu- gaise ne se limita qu’à quelques enclaves, et finalement ils perdirent Mazagan (El Jadida), en 1769. Ce sont les Espagnols qui prirent la relève des Portugais en occupant Melilla en 1497. À cette conquête vinrent s’ajouter celles du Peñón de Vélez de la Gomera (1508‑1522 et 1564), de Mers el-Kébir (1505‑1708 et 1732‑1791), d’Oran (1509‑1708 et 1732‑1791), du rocher d’Alger (1510‑1529), de Bougie (1510‑1555), Tunis (1535‑1574), Tripoli (1510‑1551), Mehdia (1550‑1554), Larache (1610‑1689) et du Peñón de Alhucemas (1673). À la suite de la reconquête marocaine de Larache, la présence espagnole se limita aux dénommés presidios mayores (Ceuta et Oran, cette dernière enclave étant finalement cédée aux Algériens en 1791) et menores (Melilla, Peñón de Vélez et Peñón de Alhucemas). Durant le xix e et le xx e siècle, le Maghreb fut conquis par les Français (Algérie, 1830 ; Tunisie, 1881 ; Maroc, 1912), les Espagnols (Sahara occidental, 1884 ; région septentrionale du Maroc, 1912) et les Italiens (Libye, 1911‑1912). Finalement, avec l’indépendance de l’Algérie en 1962 et l’abandon par l’Espagne du Sahara en 1975, un processus d’expansion, qui dura six siècles, arrivait à son terme. Les seules traces encore visibles aujourd’hui sont

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