Portulan | Vagnon, Emmanuelle

Portulan 1292 néerlandaise des Indes orientales), furent également à l’origine d’une production abondante de cartes mises à jour à chaque expédition maritime. Néanmoins, la légendaire « politique du secret » et l’idée d’une falsification volontaire des cartes portulans, dans le but d’induire en erreur les nations concurrentes, ont été sans doute exagérées par les historiens et reposent sur des sources docu- mentaires très minces. L’étude des portulans, textes et cartes, est en plein essor sur le plan interna- tional, et les champs à explorer restent nombreux : l’origine des documents, les liens avec la cartographie antique et la cartographie arabe ; les techniques de représentation de la Méditerranée puis du reste du monde et l’usage des instru- ments de navigation ; la représentation d’un espace économique ; la datation des documents, la précision de la toponymie ; l’usage intellectuel des cartes en dehors des milieux maritimes ; l’iconographie, les styles de cartes, les « écoles » et les ateliers de cartographes ; les centres de production et le rôle des États et des compagnies commerciales dans la réalisation de cartes de plus en plus pré- cises. Enfin, il faudrait étudier les raisons de la disparition des cartes portulans au xviii e siècle et la transition vers une hydrographie de précision. Les cartes portulans ont fait l’objet d’un recensement mondial qui a per- mis de repérer plus de 1 840 pièces (cartes isolées ou atlas), représentant un total de 5 714 cartes (Richard Pflederer, Census of Portolan Charts and Atlases , Williamsburg, 2009). La Bibliothèque nationale de France possède la plus grande collection au monde de ces cartes (plus de 500). Elles ont été numérisées et sont disponibles en ligne (www.gallica.bnf.fr) . Le programme de numérisation est aujourd’hui étendu aux autres collections publiques françaises, avancée majeure dans l’étude des représentations de l’espace maritime méditerranéen d’autrefois. Emmanuelle Vagnon ➤➤ Cartographie, géographie, îles, littoral, mer, navigation, vent, voyage mots-clés Atelier, bibliothèques, cartographie, côtes, représentation Références Astengo, Corradino, « The Renaissance Chart Tradition in the Mediterranean », in David Woodward (dir.), Cartography in the European Renaissance , 1, University of Chicago Press, « The History of Cartography, 3 », Chicago – Londres, 2007, p. 174‑241. Campbell, Tony, « Portolan Charts from the Late Thirteenth Century to 1500 », in John Brian Harley et David Woodward (dir.), Cartography in Pre-historic, Ancient and

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