Plantes médicinales | Bellakhdar, Jamal

Plantes médicinales 1261 et Ibn al-Jazzâr (x e siècle), tous natifs de Kairouan ; Ibn Tufayl (xii e siècle), originaire de Cadix, qui fut un temps médecin à la cour de Marrakech ; Abû al-Qâsim al-Zahrâwî (x e -xi e siècles) et Ibn Zuhr (xi e -xii e siècles), deux savants d’Andalousie qui marquèrent leur époque ; Ibn al-Baytâr (xii e -xiii e siècles), un natif de Malaga qui exerça surtout en Égypte et en Syrie ; al-Idrissi (xii e siècle), médecin et géographe attaché à la cour du roi Roger II de Sicile ; Maïmonide (xii e siècle) et Kuhin al-‘Attâr (xiii e siècle) dont la renommée dépassa l’Égypte, le pays où ils pratiquèrent leur art. Le rayonnement que connut cette science en fit durant des siècles la réfé- rence cardinale de l’Orient et de l’Occident réunis. Entre le x e et le xiii e siècle, et même bien au-delà, sa large diffusion fut assurée en Italie, en Espagne et en France par les écoles de Bologne, Salerne, Padoue, Parme, Salamanque, Tolède, Montpellier et Toulouse qui surent conserver vivant l’héritage de l’Antiquité gréco-romaine enrichi des nombreux apports des savants persans, arabes et juifs fédérés sous l’égide de la culture arabo-islamique. Cette brillante transition par l’Europe latine préparera l’avènement de la pharmacologie moderne, qui naîtra et grandira en Occident à la fin du xviii e siècle, au moment où celui-là entrera dans l’ère de la révolution industrielle et technique. Le monde entier dans une thériaque : territorialité et cosmopolitisme des pharmacopées méditerranéennes Aujourd’hui, cette filiation entre la science moderne et les savoirs anciens n’appa- raît pas évidente tant est grande la distance qui les sépare désormais ; en revanche, les pharmacopées traditionnelles des pays de la région sont toutes demeurées mar- quées du sceau du passé. En Andalousie, en Corse, en Sardaigne, en Sicile, en Grèce, en Turquie, en Syrie, en Palestine, en Égypte ou au Maghreb, derrière les diagnostics et les prescriptions des guérisseurs, ce sont toujours les croyances et les théories qui avaient cours autrefois, notamment la doctrine des quatre humeurs, que l’on voit resurgir pour peu que l’on se donne la peine d’analyser le fonde- ment des pratiques. Et ce sont souvent les mêmes plantes médicinales qui sont utilisées, de la même manière et dans le même registre d’indications qu’autrefois. Certes, la capacité d’adaptation des populations à un environnement changeant et leur créativité ont sans doute un peu modifié le contenu des droguiers tradi- tionnels dont elles se servent à l’époque présente, mais l’héritage est bien là. On retrouve dans ces droguiers non seulement les médicaments simples ou composés proprement méditerranéens, connus depuis longtemps des Grecs et catalogués

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