Plantes médicinales | Bellakhdar, Jamal

Plantes médicinales 1267 belladonna et A. baetica) , de troène (Ligustrum vulgare) , qu’on peut rencontrer dans les champs, les forêts et même les jardins, sont toxiques et provoquent des désordres graves pouvant aller jusqu’à la mort. Gare aussi aux thévétia (Thevetia neriifolia) , poinsettia (Poinsettia pulcher- rima) , glorieuse (Gloriosa superba) , phytolaque (Phytolacca decandra) et clivia (Clivia miniata) , belles plantes de nos jardins, et gare aussi à l’omniprésent dief- fenbachia (Dieffenbachia seguine) qui garnit nos appartements : ils produisent des sucs et des latex très irritants pour les muqueuses et par conséquent dange- reux, notamment pour les plus petits. Les adultes aussi sont parfois victimes des plantes toxiques. Certaines plantes peuvent être la cause de méprises fatales, par suite de confusions avec des espèces proches d’aspect ou de l’emploi de vernaculaires tendancieux. Sont dans ce cas : l’œnanthe (Œnanthe fistulosa) ou la ciguë (Conium maculatum) , qui res- semblent à s’y méprendre à diverses apiacées condimentaires ; le marron d’Inde (Aesculus hippocastanum) que l’on peut prendre pour une châtaigne ; l’amanite phalloïde (Amanita phalloides) susceptible d’être prise pour un champignon comestible. D’autres végétaux peuvent entraîner des désordres importants par contact ou par ingestion : troubles gastro-intestinaux, dermites, irritations des muqueuses, etc. Dans cette catégorie, on peut ranger les mercuriales (Mercurialis annua et M. perennis) , les clématites (Clematis flammula et C. vitalba) , les thapsias (Thapsia garganica et T. villosa) et bien d’autres espèces. D’autres encore comme les millepertuis (Hypericum perforatum et H. tomentosum) , l’ammi (Ammi majus) , la grande berce (Heracleum sphondylium) ou la berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) sont photosensibilisantes et provoquent des accidents cuta- nés. Sans oublier les plantes allergisantes par leur pollen (plantes appartenant aux cupressacées, poacées, oléacées, urticacées, moracées, plantaginacées, ché- nopodiacées, astéracées). Il y a aussi des plantes qui ne sont toxiques que par usage répété et prolongé dans l’alimentation quotidienne. Les intoxications de ce type sont fréquentes en périodes de pénurie, au cours desquelles l’homme, pour pallier son déficit ali- mentaire, se tourne vers diverses plantes apparemment inoffensives et présentes en abondance dans la nature. Les intoxications d’allure épidémique conséquentes à l’ingestion de tubercules d’arisarum (Arisarum vulgare) ou de nervures foliaires de férule (Ferula communis) furent fréquentes au Maghreb, en Espagne, en Sicile et en Grèce au temps des disettes. Citons aussi dans ce groupe les intoxications conséquentes à l’ingestion de farines provenant de céréales parasitées par l’ergot de seigle (Claviceps purpurea) , qui furent un vrai fléau autrefois ; de variétés de haricot de Java (Phaseolus lunatus) à taux d’acide cyanhydrique élevé importées par erreur ; et même de chou en mono-alimentation parce qu’il contient des substances goitrigènes !

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