Plantes médicinales | Bellakhdar, Jamal

Plantes médicinales 1266 Plantes dangereuses et toxiques Puiser nos remèdes dans la nature ne veut pas dire, bien entendu, agir incon- sciemment ou imprudemment. Ici comme ailleurs, seule une bonne connais- sance peut guider l’action et produire l’efficience que l’on attend d’elle. En effet, il faut se garder de croire que toutes les plantes sont inoffensives, cette incitation à la prudence valant aussi pour beaucoup d’entre elles qui, à faible dose et dans des conditions rigoureuses d’emploi, sont de bons médica- ments, mais qui peuvent se transformer en menace pour la santé de l’homme si les précautions d’usage ne sont pas respectées. La sauge par exemple (Salvia offi- cinalis) ou l’armoise blanche (Artemisia herba-alba) ou encore l’absinthe arbo- rescente (Artemisia arborescens) , toutes trois riches en β -thuyone, sont de bons médicaments aux doses habituelles d’emploi, mais peuvent provoquer des intoxi- cations si ces doses sont outrepassées. D’autres plantes, dont les principes actifs ou les extraits sont utilisés en thé- rapeutique moderne de manière totalement maîtrisée, sont des toxiques redou- tables en l’état, surtout quand elles se retrouvent entre les mains d’usagers peu avertis. C’est le cas, en région méditerranéenne, des belladones (Atropa belladona et A. baetica) , du datura stramoine (Datura stramonium) , des aconits (Aconitum napellus et A. lycoctonum) , des jusquiames (Hyoscyamus niger et H. albus) , de la digitale (Digitalis purpurea) , du ricin (Ricinus communis) , du chanvre indien (Cannabis sativa) , du colchique (Colchicum autumnale) , des guis (Viscum cru- ciatum et V. album) . Il existe aussi des plantes dangereuses et sans grand intérêt thérapeutique. Dans cette catégorie, il faudrait faire figurer sans hésitation, outre la tristement célèbre mandragore (Mandragora officinarum) , le redoutable chardon à glu, l’ addad des Maghrébins (Atractylis gummifera) , le laurier-rose (Nerium olean- der) , la rue (Ruta graveolens, R. chalepensis, R. montana) et bien d’autres plantes. Les plus vulnérables aux plantes agressives ou toxiques sont naturellement les enfants, en raison de leur constitution fragile mais aussi parce qu’ils ignorent ce qu’est le danger. Abandonnés sans surveillance, ils peuvent être attirés par des fruits, des fleurs ou des graines hautement colorés, amusants ou de belle pres- tance. Quoi de plus innocent à leurs yeux que de cueillir sur une plante une jolie baie, rouge et luisante, et de la porter ensuite à la bouche ! N’oublions jamais que la nature, noble, séduisante et généreuse, est aussi pleine de risques, de menaces... et de pièges ! Pour ne citer que les plus communes, les baies de morelle noire (Solanum nigrum) , de douce-amère (Solanum dulcamara) , de bryone (Bryonia dioica) , de tamier (Tamus communis) , de redoul (Coriaria myrtifolia) , d’if (Taxus baccata) , de guis (Viscum cruciatum et V. album) , de belladones (Atropa

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