Plage | Anthony, Edward

Plage 1252 Elles peuvent également concourir pour obtenir le pavillon bleu, gage de qua- lité mis en avant pour attirer des touristes. Dans bien des cas, notamment dans de grandes villes et des zones côtières à forte pression touristique, l’espace d’accueil des plages « naturelles » ne suffit pas. L’homme en a alors créé de toutes pièces, une des manifestations les plus nettes de l’artificialisation des littoraux, généralement exclusivement à des fins touris- tiques. Leur fonction est de fournir un espace balnéaire correspondant à celui d’une plage naturelle. Elles sont généralement de petite taille, de 50 à 300 m de long, souvent encadrées par des ouvrages de stabilisation comme des épis et des brise-lames, et couramment rechargées en sédiments, sable ou petits graviers ; sans cet entretien, elles peuvent facilement s’éroder car leur aménagement est créé là où une plage naturelle ne peut exister. La Méditerranée, notamment dans sa partie occidentale européenne très échancrée, compte aujourd’hui la plus forte concentration de plages artificielles au monde, destinées à accroître un espace balnéaire étriqué du fait d’une géologie dominée par des côtes rocheuses. Parfois, elles sont insérées dans des marinas combinant une fonction balnéaire, résiden- tielle et portuaire de plaisance. Stabilisation et déstabilisation : le rôle de l’homme La stabilité d’une plage dépend tout autant des apports de sédiments que des aménagements destinés à accueillir des touristes. Sa déstabilisation peut être occasionnée par un bilan sédimentaire déficitaire, qui peut être d’origine natu- relle. C’est le cas lorsque des stocks de sable au large, par exemple, sont épuisés sur certaines côtes, ou lorsque le niveau marin monte, nécessitant plus de sédi- ments pour équilibrer l’espace d’accueil créé par cette montée. Dans bien des cas cependant, la pénurie de sédiments qui menace les plages, en Méditerranée comme ailleurs, est liée aux activités anthropiques. En dehors des barrages qui bloquent les flux de sédiments, la pression anthropique s’exerce directement sur l’espace de la plage. Le tourisme balnéaire et l’engouement considérable pour les loisirs de mer ont entraîné une forte augmentation de la pression foncière sur les plages, souvent au détriment des dunes qui contribuent à l’équilibre du bilan sédimentaire de la plage. Cette pression se traduit d’abord par l’emprise du bâti sur ces espaces fragiles, notamment les dunes, anéantissant leur rôle écologique, mais entraînant aussi une fragilisation considérable. La pression anthropique s’est également traduite par un recul important des surfaces de posidonies, diminuant ainsi le rôle utile de ces herbiers dans l’amortissement des vagues sur les plages.

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