Pharmacopée | Buzzi, Serena

Pharmacopée 1221 Pharmacopée Aux origines de la pharmacopée, dans le monde méditerranéen, l’Égypte et la Mésopotamie s’influencent réciproquement, avant que les Perses, les Grecs puis les Romains ne recueillent leurs connaissances médicinales. Les plus importants témoignages de l’usage des plantes médicinales dans l’Égypte ancienne sont consti- tués par le Papyrus Ebers découvert par Smith et traduit par Ebers. Ce sont des inventaires de remèdes et les premiers recueils de médicaments parmi lesquels figurent surtout des plantes ou des produits issus des plantes, par exemple l’ab- sinthe, l’aloès, l’anis, l’artichaut, le blé, la cardamome, la ciguë, la coloquinte, le cumin, le fenouil, la gomme arabique, l’orge, le roseau ou encore le séné. La scille est déjà utilisée comme diurétique contre l’hydropisie, le pavot pour ses propriétés analgésiques, l’ail pour ses vertus tonifiantes et antiseptiques. Les plantes sont mélangées à du vin de palme, du miel ou de la bière, découverte égyptienne attribuée à Osiris ; puis elles sont administrées sous forme de col- lyres, d’inhalations, de potions, de pilules, d’électuaires, d’emplâtres, de cata- plasmes, d’onguents ou de pommades. Les Grecs héritent des connaissances des anciennes civilisations de l’Orient par l’intermédiaire des Perses, envahisseurs de l’Égypte (525 av. J.‑C.). Le monde antique est alors ouvert aux échanges : ce sont les Phéniciens qui, les premiers, au xii e siècle av. J.‑C., mettent en contact l’Orient et les pays de la Méditerranée occidentale. Les marchands de Tyr vendent à la Grèce des épices, des baumes et des plantes aromatiques telles que la cannelle, l’encens, le gingembre, la myrrhe et le poivre. La pharmacopée des Grecs anciens comprend encore la superstition et la magie. D’ailleurs, les plantes sont constamment présentes dans la mythologie. Il faut attendre Hippocrate de l’école de Cos (460‑375 av. J.‑C.) pour commen- cer à apercevoir une démarche scientifique dans la thérapeutique. Le Corpus hippocraticum indique qu’on utilise alors 230 plantes environ (comme l’ail, l’asperge, la belladone, le céleri, l’ellébore blanc et noir, le figuier, le grenadier, l’hysope, le lis, le melon, la mercuriale, le persil ou la scammonée). Le commerce

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