Peristiany, John George | Handman, Marie-Élisabeth

Peristiany, John George 1204 En 1959, à l’instigation de Julian Pitt-Rivers – qui enseigne à l’univer- sité de Chicago –, désireux d’organiser un colloque sur l’anthropologie de la Méditerranée, Peristiany est invité par le doyen du département d’anthropolo- gie, Sol Tax, comme Visiting Professor. Ils sont rejoints par Julio Caro Baroja, et tous trois, avec l’appui de Sol Tax, mettent au point la rencontre qui se tien- dra, grâce à la Fondation Wenner-Gren, à Burg Wartenstein en Autriche du 26 juillet au 1 er août 1959. Dix-sept chercheurs venus des deux rives de la Méditerranée y participent. Sur les six journées que dura la conférence, une seule fut consacrée à un thème qui allait devenir central pour bien des médi- terranéistes : celui de l’honneur et de son antonyme, la honte, thème que traita Peristiany. Celui-ci, soucieux de donner une suite à la conférence par une mani- festation à Athènes, réserva son article pour les actes de cette deuxième rencontre qui eut lieu en 1961. Les actes de la conférence de Burg Wartenstein, coordonnés par Pitt-Rivers, intitulés Mediterranean Countrymen. Essays in the Social Anthro­ pology of the Mediterranean , seront publiés en 1963 (Mouton, Paris – La Haye). Burg Wartenstein n’est donc que la première d’une série de cinq rencontres que Peristiany concevait non seulement comme nécessaires à des recherches comparatives sur l’aire méditerranéenne, mais aussi comme le moyen de mettre le pied à l’étrier aux jeunes chercheurs qu’il s’employa toute sa vie à former et à promouvoir. Le colloque d’Athènes en 1961 portait sur l’honneur et la honte, thèmes qui, ultérieurement, seront considérés comme caractéristiques de la Méditerranée et qui donneront lieu à pléthore d’études. Pourtant Peristiany a toujours reconnu que ces valeurs existaient dans toutes les sociétés, mais sous des formes diffé- rentes, et que ce qui le conduisait à mettre l’accent sur ce couple antagonique que des chercheurs, dans les années 1980, ont appelé le « couple infernal », c’est l’emphase que lui consentaient et lui consentent toujours, quoi qu’en disent cer- tains, les populations méditerranéennes. (Pour un état des lieux de la recherche anthropologique en Méditerranée quarante ans après Burg Wartenstein, et pour les critiques qui ont pu être formulées à l’égard tant du découpage que suppose une aire géographique non homogène que du couple honour and shame , voir l’ouvrage dirigé par D. Albera, A. Blok et C. Bromberger, L’Anthropologie de la Méditerranée , 2001.) Les deux rencontres suivantes se sont tenues également à Athènes en 1963 et 1966. Celle de 1963 portait sur les communautés rurales et le changement social (Peristiany, 1968) ; et celle de 1966, consacrée aux structures de la famille, ne sera éditée qu’une fois tombée la dictature (Peristiany, 1976). Parmi les chercheurs qui ont participé à plusieurs des conférences entre 1959 et 1966, outre Peristiany et Pitt-Rivers, il y avait Julio Caro Baroja, Pierre Bourdieu, John Campbell, Ahmed Abou-Zeid, Tullio Tentori, Emerys L. Peters…

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