Pastoralisme | Bourbouze, Alain

Pastoralisme 1155 Pastoralisme Le pastoralisme est un mode de subsistance et un mode d’exploitation du milieu. Il est pratiqué par des populations vivant sur les parcours et élevant des troupeaux d’herbivores domestiques. C’est une activité agricole de production, une forme d’élevage extensif, qui suppose un rapport étroit entre l’espace pas- toral, les hommes qui y vivent et les troupeaux. Quelles que soient les régions du monde, les animaux conduits sur un mode extensif utilisent les ressources de la végétation naturelle, mais aussi d’autres ressources, fourrages ou aliments concentrés, associées à ce système alimentaire dominant. Le principe écono- mique repose sur la transformation en viande et en lait, à très faible coût, de la biomasse végétale riche en cellulose. Pour justifier le qualificatif de « pastoral », on signifie donc que les ressources pastorales, sans être exclusives, dictent l’orga- nisation des unités de production (déplacements des troupeaux, répartition du travail, type d’habitat…) et que l’élevage reste économiquement et culturelle- ment dominant, bien que d’autres activités (agricoles ou non agricoles) s’ajoutent aux productions animales. Si les éleveurs/pasteurs restent soumis aux impératifs de l’économie, le pasto- ralisme ne peut cependant être réduit à un système de production jugé sur ses seules performances technico-économiques. C’est d’abord un fait culturel héri- tier d’une longue tradition, un mode de vie où hommes et femmes, propriétaires et bergers, sédentaires et nomades, tissent des relations humaines complexes. Le berger, dont l’image est si souvent dévalorisée, mène une activité qui est autant un métier qu’un mode de vie. Il est, au cœur de ce système, le détenteur de savoirs multiples : conduite des animaux (soins, reproduction, performances), connaissance de l’écosystème pastoral (végétation, sols), maîtrise de l’espace social (usages, déplacements, gestion des conflits). Le pastoralisme est donc une adaptation à des régions à fortes contraintes cli- matiques et topographiques où les mises en culture sont difficiles ou impossibles. On distinguera ainsi le pastoralisme des régions humides/froides (toundra) du pastoralisme montagnard et du pastoralisme des régions chaudes/arides comme

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