Parc naturel | Chalvet, Martine

Parc naturel 1148 restent sans connexion. Enfin, il ne suffit pas de délimiter un espace protégé sur le papier. Encore faut-il mettre en place de véritables plans de gestion et accor- der de réels moyens techniques, humains et financiers afin d’appliquer concrè- tement les mesures de protection qui ont été définies. Au-delà du seul aspect des politiques publiques et des moyens mis en œuvre dans chaque pays, d’autres questions se posent. Sur l’ensemble du pourtour médi- terranéen, il est parfois difficile de concilier le développement économique et la protection de la nature. La sauvegarde du milieu peut devenir un obstacle et, ainsi, bloquer les aménagements et l’essor touristique. Mais à l’inverse, le déve- loppement du tourisme et des activités ludiques et sportives ne risque-t‑il pas de « dénaturer » l’espace et de détruire le milieu ? Finalement, entre la protection et la mise en valeur des sites, une question se pose clairement : comment faire coha- biter la sauvegarde de l’environnement et la construction d’hôtels, de restaurants ou de campings, d’aménagements sportifs et culturels et, derrière cet habitat, la cohorte des installations nécessaires ? Cette équation complexe est particulière- ment difficile à résoudre pour les parcs naturels régionaux qui ont, sur le même territoire, plusieurs missions à remplir. Soumis à cette contrainte, les organisa- teurs doivent sans cesse négocier de délicats compromis entre les équipements nécessaires à la vie des riverains mais aussi des touristes, et les impératifs de pro- tection de la nature. D’un autre côté, la mise en place d’espaces totalement proté­ gés ne semble pas être non plus la panacée. Cette politique de protection stricte d’un espace fait porter sur les zones périphériques le poids d’une fréquentation très forte, doublée de la pression foncière d’investisseurs et de promoteurs dési- rant tirer profit de la plus-value apportée par la proximité d’une nature protégée. Au nord de la Méditerranée, ces questions sont d’autant plus importantes que l’activité touristique des parcs a connu un énorme succès. Avec la massifi- cation de certaines pratiques sociales, on observe une surfréquentation et donc, parfois, une détérioration des espaces protégés. Le piétinement, l’érosion, l’aug- mentation du nombre des ordures, les risques d’incendies posent la question du seuil de saturation à ne pas dépasser pour permettre la préservation de la faune et la régénération de la flore. Au sud et parfois à l’est de la Méditerranée, les pressions des pratiques rurales restent encore très fortes, ce qui pose, là aussi, de nombreuses questions. Comment protéger les espaces et les écosystèmes dans des régions où le pastora- lisme et la coupe des arbres restent encore des éléments de la survie quotidienne des populations ? Là, les incendies, les coupes illégales, l’exploitation anarchique du bois, sans oublier parfois le surpâturage entravent le bon renouvellement de la faune et de la flore. Objets d’étude aux multiples facettes, les « parcs naturels » en Méditerranée représentent bien de nombreux enjeux écologiques, économiques, sociaux,

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