Olivier | Albera, Dionigi; Sehili, Samira

Olivier 1105 Olivier Don de la déesse Athéna qui frappa le sol de sa lance et fit naître de la terre brû- lante, par le soleil, un arbre immortel qu’elle offrit à l’humanité, l’olivier est une plante typique de la Méditerranée. Il reste le symbole de son milieu et de sa civi- lisation. Son extension a été souvent considérée comme représentative de l’aire méditerranéenne. Or, la diffusion de cette plante ne peut pas avoir une signifi- cation globale dans la mesure où les facteurs qui expriment les limites au niveau des marges froides et arides varient selon les régions et sont en rapport avec les contraintes naturelles, les héritages agricoles et l’évolution socio-économique à travers les siècles. L’expansion de l’olivier L’olivier s’épanouit entre les bioclimats subhumide et semi-aride avec une plu- viométrie moyenne annuelle allant de 400 à 800 mm/an. Certaines formations mordent sur l’étage aride supportant une pluviométrie moyenne, descendant en deçà de 200 mm/an. Au nord du bassin méditerranéen, l’olivier a conquis des latitudes allant jusqu’à 45° ; cette limite peut être encore repoussée, en parti­ culier avec le réchauffement général que connaît la planète. Au sud de cette lati- tude, cet arbre s’épanouit largement dans les plaines et les basses collines des îles et des régions maritimes du littoral nord et sud de la Méditerranée (la pénin- sule Ibérique, l’Italie, la Grèce, l’Asie Mineure, le Maghreb et le Moyen-Orient). Cette extension latitudinale va de pair avec l’extension altitudinale. Au nord de la Méditerranée, l’olivier reste cantonné dans des altitudes basses ; en revanche, il remonte à des altitudes beaucoup plus importantes sur la rive sud : il atteint aujourd’hui 1 100 m dans la dorsale centrale tunisienne, et a régné en maître à 1 300 m dans les massifs de Semmama et du Chaâmbi comme l’attestent les innombrables vestiges d’huileries monumentales et les traces de plantations antiques. Ces niveaux doivent présenter des températures moyennes annuelles