Olivier | Albera, Dionigi; Sehili, Samira

Olivier 1113 débouché est alors l’Angleterre, où la demande concerne surtout l’industrie. En prolongeant leur pénétration dans les marchés méditerranéens, datant déjà de plusieurs siècles, les Anglais achètent l’huile en Italie du Sud, en Espagne et au Portugal. Cette forte importation décline cependant vers la fin du siècle, quand l’huile d’olive est remplacée par d’autres huiles, moins chères (palme, coco, ara- chide). Encore plus lointaine, l’exportation de l’huile vers l’Amérique latine draine depuis le xvi e siècle une partie de la production de la péninsule Ibérique. Aujourd’hui : la Méditerranée est encore au centre Environ 98 % de la production mondiale d’huile d’olive relève du bassin médi- terranéen, avec un rôle dominant de l’Espagne, suivie par la Grèce et l’Italie (International Olive Council). L’augmentation des prix de l’huile sur le marché international s’est accompagnée d’une expansion des plantations sur les marges froides au nord (entre Tolède et Madrid en Espagne) et sur les marges arides comme le Sud tunisien et les régions qui étaient dans l’Antiquité des régions oléi- coles par excellence, en l’occurrence les steppes tunisiennes. Des plantations à sec sont mises en place sous des moyennes pluviométriques inférieures à 100 mm/an et sur des sols sableux affectés par la déflation éolienne. Le réchauffement clima- tique en cours pourrait favoriser cet élargissement de l’aire marginale de l’olivier vers le nord en prenant le risque des coups de froid causés par les masses d’air continentales européennes. Le bassin méditerranéen est également un lieu de très forte consommation d’huile d’olive. Depuis l’Antiquité d’autres huiles sont présentes, mais toujours avec un rôle subordonné. Les huiles de ricin, de sésame, de noix ont composé une vaste palette d’utilisations (médicale, cosmétique, médicinale, alimentaire…). D’autres huiles (colza, palme, tournesol, par exemple) sont venues s’y ajouter beaucoup plus récemment. En tout cas, l’huile d’olive garde encore aujourd’hui une position dominante en Méditerranée, et plus de 75 % de la production mon- diale y sont consommés. Le pays à plus fort taux de consommation par habi- tant est la Grèce (plus de 20 kg dans les années 2006‑2007), suivie par l’Italie et l’Espagne (environ 15 kg) (planche XXIV). La consommation de l’huile d’olive dans les pays de la rive sud de la Méditerranée demeure par contre relativement limitée, en partie à cause de la concurrence des huiles de graines qui sont subventionnées par l’État (en Tunisie par exemple), et de la cherté du produit par rapport au niveau de vie de la population. Depuis très longtemps, le marché mondial de l’huile est mono- polisé par de grands opérateurs (Italiens, Espagnols et Français), qui continuent à contraindre les producteurs locaux à exporter leur production en vrac (plus

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