Mathématiques | La Mura, Valentina

Mathématiques 874 ce sont les Éléments d’Euclide en 13 livres, les différentes œuvres d’Archimède et les Sections coniques d’Apollonios de Perga qui représentent l’éclosion des mathé- matiques hellénistiques. À partir du iii e siècle av. J.‑C., notre documentation s’améliore considéra- blement. On détient en effet plusieurs œuvres des nombreux domaines d’étude des savants grecs : trigonométrie, astronomie, physique, mécanique et algèbre. Mais ce n’est là qu’une partie de toute la production scientifique du monde grec, restreinte à un domaine de spécialisation très pointu. Nous n’avons pas de preuves de la transmission de cet énorme savoir aux futurs savants et nos connais- sances sont encore trop restreintes quant aux modes de communication entre ces groupes d’intellectuels qui étaient catalysés par une ville comme Alexandrie, mais vivaient dans la quasi-totalité des pays du bassin méditerranéen. Centre culturel de renom et siège d’un gouvernement éclairé qui finançait deux institu- tions, la Bibliothèque et le Musée, véritables références dans tous les domaines de recherche, la capitale du royaume d’Égypte fut très longtemps le centre de gravité de l’univers scientifique et culturel en général de la Méditerranée. Tous les savants de cette époque voyageaient pour rester en contact et se rencontraient de préférence dans cette ville culturelle et stimulante, où les livres constituaient la matière première de la connaissance. Moins connus que les trois personnages précédents, mais non moins impor- tants pour le développement des sciences, on peut citer, parmi les mathémati- ciens des premiers siècles de l’ère chrétienne, Ménélaos d’Alexandrie et Claude Ptolémée, qui traitèrent la trigonométrie et l’astronomie, notamment l’œuvre de Ptolémée la Composition mathématique , laquelle passera à la postérité sous le titre de sa traduction en arabe : Almageste  ; puis Héron d’Alexandrie, dont la datation est aujourd’hui encore incertaine, auteur de traités de mécanique de très haut niveau ; Diophante, qui vécut entre le iii e et le iv e siècle apr. J.‑C., et qui, dans son œuvre Arithmetica , s’ingénia à trouver la solution exacte d’équa- tions prédéfinies, en utilisant d’autres méthodes que celles utilisées jusqu’alors par les mathématiciens grecs, et qui, plus de mille ans plus tard, inspira Pierre de Fermat dans l’élaboration de son célébrissime Dernier Théorème . Au vi e siècle apr. J.‑C., avec les mathématiciens et commentateurs Eutocius d’Ascalon, Isidore de Milet et Anthémius de Tralles, s’acheva le parcours évolutif des mathématiques grecques. Les Arabes s’intéressèrent tout d’abord aux sciences et à la philosophie en puisant dans plusieurs sources (perses, grecques, indiennes). Pour satisfaire leurs nouvelles exigences, ils entreprirent de grands travaux de traduction des œuvres jugées les plus intéressantes (œuvres mathématiques indiennes, traités scientifiques grecs de philosophie, sciences naturelles, astronomie, médecine et mathématiques). Les élites politiques arabes pratiquèrent le même type de mécé- nat qui avait caractérisé la première période hellénistique.

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