Livourne, bataille de | Calafat, Guillaume

Livourne, bataille de 802 Livourne, bataille de La bataille navale de Livourne (1653) entre l’Angleterre et les Provinces-Unies n’est pas un épiphénomène méditerranéen dans le conflit transocéanique que se livrent les deux grandes puissances maritimes du xvii e siècle. Elle s’avère, plus glo- balement, un bon indicateur de l’importance des rivalités commerciales et géo­ stratégiques qui se jouent dans la mer Intérieure entre les deux belligérants. Le 14 mars 1653, au cœur de la première guerre anglo-néerlandaise (1652‑1654), la flotte du commodore hollandais Van Galen affronte, à quelques milles du port toscan de Livourne, l’escadre anglaise commandée par le capitaine Appleton, devant une foule compacte de curieux rassemblés sur le port pour assister au combat. Le plan anglais d’une réunion des forces navales d’Appleton, à la tête de 6 vaisseaux, et du capitaine Badiley, parti de l’île d’Elbe avec 8 navires, ne fonctionne pas. Appleton sort vraisemblablement trop tôt de Livourne, et Van Galen, fort de ses 16 navires, taille en pièces la flotte ennemie, capture 3 bateaux anglais, en fait sauter un et en brûle un autre. Seul le véloce Mary peut échapper à la déconfiture et rejoindre Badiley qui, voyant la défaite inévitable, préfère s’en- fuir. La bataille de Livourne conclut ainsi une crise militaire et diplomatique de plusieurs mois dans le port toscan, qui a vu les Hollandais, plus nombreux, assié- ger durant tout l’hiver le convoi anglais. Les adversaires se sont lancé plusieurs escarmouches : la plus marquante est le fait des Anglais qui, contrevenant aux règles élémentaires de neutralité, n’hésitent pas à s’emparer, dans le port même de Livourne et par un coup de force, du Phoenix , un navire anglais précédem- ment capturé par les Hollandais en mer Tyrrhénienne. Si Van Galen perd une jambe puis la vie au cours de la bataille, la victoire hollandaise n’en est pas moins éclatante et longtemps célébrée par les peintres et les graveurs des Provinces-­ Unies, nombreux à la commémorer dans leurs marines comme l’une des princi- pales confrontations de la première guerre anglo-néerlandaise. Le Rijksmuseum d’Amsterdam conserve ainsi plusieurs représentations de la bataille, en particulier l’imposante marine de Reiner Nooms qui solennise l’événement dès 1653 ; tout au long des xvii e et xviii e siècles et encore au xix e siècle, des gravures exaltent la

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=