Icône | Piazza, Simone

Icône 665 Constantinople à Kiev autour de 1130 et transférée, par la suite, à Vladimir en 1155, où elle rencontra un énorme succès pour les miracles qui lui avaient été attribués, jusqu’à devenir le palladium du peuple russe. Son iconographie correspond au type de l’ Éléousa (« tendresse »), caractérisée par une humanisa- tion accentuée des traits des personnages : le visage de l’Enfant se joint à celui de la Mère dont l’expression de profonde mélancolie fait allusion au futur sacri- fice de son Fils. Sur son revers, l’icône de Vladimir présente un autel avec les instruments de la Passion. L’œuvre appartient en effet au genre, attesté dès la fin du xi e siècle, des icônes bilatérales, peintes sur les deux faces pour être mon- trées en procession. Ce n’est qu’à partir du milieu du xiv e siècle que les peintres russes d’icônes commencèrent à introduire des traits spécifiques et originaux, aussi bien dans les formes que dans le chromatisme, sans toutefois oublier les modèles byzantins. Vers la fin du xiv e siècle, l’école de Novgorod aura comme protagoniste le peintre Théophane le Grec (vers 1335‑1410), et dans les pre- mières décennies du siècle suivant, à Moscou, excellera la main de son élève, le très célèbre Andrej Rublev (1360‑1430), auteur de chefs-d’œuvre tels que Les Trois Anges à Mambré , icône conservée à la galerie Tretiakov (Moscou). Entre-temps, des écoles locales s’affirmèrent dans d’autres pays autonomes de religion gréco-orientale, tels que la Serbie, la Bulgarie et la Roumanie. En Occident, les témoignages de la présence d’icônes byzantines, ou de leurs imi- tations, sont nombreux, surtout dans les régions culturellement plus proches de Byzance, comme la côte adriatique et l’Italie méridionale. Dans l’Église latine, toutefois, compte tenu de l’absence de l’iconostase et des différentes pratiques rituelles, l’icône ne constitue pas une composante essentielle de la liturgie. Sa pré- sence est plutôt épisodique, en lien avec des processions annuelles ou des cultes bien précis. Après la chute de Constantinople (1453), la Crête deviendra l’un des centres artistiques les plus importants pour la production d’icônes, ancrées dans la tradition byzantine, bien que contaminées d’éléments occidentaux à la suite de la longue domination vénitienne (1204‑1669). Les icônes orthodoxes contem- poraines conservent essentiellement la forme et la fonction des icônes byzantines. Simone Piazza ➤➤ Bible, divination, empire, Jésus, juifs, Marie, monothéisme, mosaïque, musulmans, peinture, stéréotypes mots-clés Culte des images, encaustique, icône, iconoclasme, iconodoules, iconostase

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