Icône | Piazza, Simone

Icône 664 fêtes liturgiques (dodekaorton) le long de l’épistyle, et au-dessus, couronnant la structure, la Déisis, les prophètes et les apôtres. Les images de la Vierge et de l’archange Gabriel prendront place sur les ventaux en bois des portes d’accès au béma , dites « portes royales ». Dans la nef, une sorte de chevalet sera fréquem- ment utilisée pour l’exposition d’une icône monumentale (proskynetarion) , repré- sentant de nouveau le Christ, la Vierge ou l’image du saint titulaire de l’Église. Les icônes les plus prestigieuses étaient souvent encadrées par des orne- ments en or et en argent incrustés de perles, décorées de tissus précieux ou revê- tues de lames de métaux précieux, laissant apercevoir uniquement les visages et les mains des saints, pour soustraire la peinture à l’usure due au contact phy- sique des fidèles et la protéger de la fumée des bougies. Quant aux supports, le bois était sans doute le matériau le plus utilisé, mais ce n’était pas le seul. Dès l’époque macédonienne (ix e -xi e siècles), des images sacrées, réalisées selon diffé- rentes techniques avec les matériaux les plus variés, commencent à se répandre. Parmi les exemplaires en marbre, sculptés en bas relief, on retrouve fréquem- ment l’image frontale de la Vierge orante, appartenant au type iconographique de la Blachernitissa du monastère constantinopolitain des Blachernes, qui en aurait conservé le prototype. Dans le domaine de l’art somptuaire, on trouve des œuvres en métal précieux et émaux cloisonnés, comme l’icône de saint Michel du trésor de Saint-Marc à Venise (xi e siècle), mais aussi de petites plaquettes en ivoire, parfois réunies en diptyques (Saint-Pétersbourg, Ermitage, n° xxx -13, fin x e -début xi e siècle) ou triptyques (Paris, Louvre, n° OA 3247). Les icônes en micro-mosaïque, provenant des ateliers de commande impériale, surtout des xiii e et xiv e siècles, comme celle de la Crucifixion à Berlin (Staatliche Museen, n° 6431, fin xiii e siècle), et le diptyque avec le cycle du dodekaorton à Florence (Museo dell’Opera del Duomo, première moitié du xiv e siècle), étaient très appréciées. Les icônes en stéatite, pierre gris-vert choisie pour sa pureté (d’où son nom en grec : amiantos lithos , « pierre sans tache ») et d’autres pierres dures semi-précieuses, étaient elles aussi très recherchées. La majeure partie de ces objets de luxe provenait de Constantinople. La production d’icônes sur bois, en revanche, est également attestée dans d’autres lieux de l’Empire, en Macédoine (Salonique, Ohrid, Kastoria), dans les îles les plus importantes (Chypre, Crête), dans des régions plus lointaines, comme la Géorgie et la Crimée. Dès la fin du x e siècle, le commerce d’icônes peintes rejoignit les territoires du Nord-Ouest de l’Empire qui constitueront l’État autonome de l’ancienne Russie grâce au mariage entre le grand-duc de Kiev Vladimir I er (980‑1015) et la princesse Anne, fille de Basile II. L’une des icônes les plus vénérées de l’État russe provient en réalité de Constantinople : il s’agit de la célèbre Vierge de Vladimir (Moscou, galerie Tretiakov), datable du début du xii e siècle, repeinte au xv e siècle, à l’exception des visages et des mains. L’œuvre fut apportée de

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