Granqvist, Hilma | Naili, Falestin

Granqvist, Hilma 608 Granqvist, Hilma (1890‑1972) Anthropologue finlandaise, Hilma Granqvist est une pionnière de l’ethnographie moyen-orientale. Son œuvre porte sur la vie des paysans palestiniens et décrit les « trois grands événements de la biographie humaine » : naissance, mariage et mort. L’œuvre de Granqvist est reconnue par d’éminents anthropologues de son époque, comme Margaret Mead et Edward E. Evans-Pritchard, mais, pour des raisons de méthodologie et d’idéologie, le milieu académique finlandais n’est pas prêt à l’accueillir et elle n’y fait pas carrière. Ayant suivi des études de pédagogie, d’histoire et de philosophie à l’univer- sité de Helsinki, Hilma Granqvist passe quelques mois à l’université de Berlin pour y approfondir ses connaissances sur l’Ancien Testament avant d’entamer son premier séjour de recherche en Palestine en 1925. Entre ses séjours de ter- rain, elle suit des cours avec le sociologue finlandais Edward Westermarck, ainsi qu’avec deux des plus importants représentants de l’anthropologie britannique de l’époque, Raymond Firth et Bronislaw Malinowski. Bien que le projet initial de recherche de Hilma Granqvist soit une étude sur les femmes dans l’Ancien Testament, lors de son premier séjour en Palestine elle s’oriente vers une étude des femmes palestiniennes contemporaines qui l’amène finalement à une étude ethnographique approfondie de la société vil- lageoise d’Artâs, un village au sud de Bethléem. Elle se décide pour une étude monographique qu’elle compare à une fouille archéologique dont l’objectif serait d’« exhumer toutes les traditions, les coutumes et les façons de penser ». Entre 1925 et 1931, H. Granqvist effectue deux longs séjours (entre 15 et 18 mois) à Artâs ; en 1959, elle y retourne pour 4 mois. Inscrite en thèse sous la direction du philosophe et sociologue Gunnar Landtman à l’université de Helsinki, sur le terrain, elle est soutenue par des professeurs et mentors européens, ainsi que par deux folkloristes palestiniens, Tawfiq Canaan et ‘Umar Salih al-Barghouthi. Proche de l’école d’anthropologie fonctionnaliste, elle est particulièrement influencée par le travail de William H. R. Rivers qui avait développé la méthode généalogique et dont elle se sert

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