Flore marine | Mouradi, Aziza; Barbier, Michèle

Flore marine 545 substances bioactives via des systèmes de culture de masse en photobioréacteurs. Ces microalgues offrent un potentiel d’innovation pour les secteurs de la chimie, de la nutrition humaine et animale, et de la cosmétique, par leur richesse intrin- sèque : notamment en protéines, lipides, fibres, vitamines, minéraux et pigments. Elles pourraient représenter une des solutions pour le développement d’énergies renouvelables. La raréfaction des ressources pétrolières mais surtout l’augmen- tation et la volatilité des prix du pétrole ont permis de remettre au goût du jour les projets initiés après le premier choc pétrolier de 1973 pour la production de biocarburants. Et une réelle innovation est attendue de la troisième génération de biocarburants. Divers projets sont en cours autour du bassin méditerranéen, dont un, emblématique, sur la lagune de Venise, qui viserait à valoriser les dif- férentes espèces qui y prolifèrent du fait de la pollution chronique afin de pro- duire l’énergie nécessaire aux installations portuaires. De manière similaire, la capacité des algues de se développer rapidement dans des milieux chargés en nutriments et en matière organique est testée comme moyen final d’épuration des eaux usées ou comme méthode de traitement des effluents aquacoles dans le cadre de l’aquaculture intégrée. La consommation et l’utilisation alimentaire directe des macroalgues ne font pas partie des habitudes des populations méditerranéennes. Sur les mosaïques et les poteries antiques, les poissons et autres organismes marins sont souvent représentés de manière très détaillée, montrant l’importance de ces produits pour les peuples de l’époque. A contrario , les algues ne sont que très rarement présentes et toujours de manière très stylisée comme simple élément de décors. Alors que sur les côtes atlantiques de l’Europe, les algues ont été utilisées comme engrais dans les champs, ou comme compléments alimentaires pour le bétail, il n’existe pas de traces de telles utilisations le long du littoral médi­ terranéen. À cela plusieurs raisons : les algues méditerranéennes sont généra- lement de petite taille et ne représentent qu’une faible biomasse. En l’absence de marée et avec la configuration générale du littoral souvent abrupt, les algues sont moins facilement accessibles que sur le littoral atlantique. Dans les zones côtières protégées et les lagunes, la flore, en l’absence de pollution, est générale- ment dominée par les phanérogames marines (posidonies et cymodocées). Enfin, l’emploi des algues comme engrais ne présente pas le même intérêt sur le bord de la Méditerranée que sur le littoral atlantique, les risques liés à l’apport de sel par les algues étant importants avec un climat plus sec et plus chaud. L’une des principales utilisations des macroalgues est liée à leur production de phycocolloïdes (alginates, agar-agar et carraghénanes). Ces polysaccharides, extraits de la paroi des algues, sont utilisés pour leur propriété gélifiante dans l’industrie alimentaire (gélifiant : labels E400‑407) mais aussi dans d’autres domaines comme la culture in vitro, l’impression de tissus ou le traitement des

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