Flore marine | Mouradi, Aziza; Barbier, Michèle

Flore marine 544 de quelques zones côtières, la production primaire est faible. Cette pauvreté du milieu a pour conséquence la fragilité des écosystèmes, d’où une faible capacité de résister à une activité de pêche importante. Cependant, ces microalgues peuvent se développer de manière extensive et créer des efflorescences de microalgues ou blooms. Ces proliférations ont tou- jours existé dans les mers du monde, mais, au cours de ces dernières décennies, elles se sont reproduites, en particulier le long des côtes méditerranéennes. La multiplication de ces algues microscopiques semble être corrélée à l’augmentation de la pollution et de l’eutrophisation littorale qui entraînent des déséquilibres dans les écosystèmes, mais aucune cause précise directe n’est encore décrite. Les conséquences de ces efflorescences sont plus ou moins graves selon qu’il s’agit de microalgues productrices de toxines ou non. Au niveau de la faune, ces blooms peuvent entraîner des mortalités simplement parce que la décomposition de ces algues provoque des phénomènes d’anoxie du milieu ou encore leur accumula- tion colmate les systèmes respiratoires de certains organismes marins. Lorsque ces efflorescences algales se développent dans des parcs conchylicoles, les consé- quences économiques sont significatives. Hormis l’aspect économique, les pro- blèmes liés à la santé publique sont également importants puisque ces microalgues contaminent les organismes filtreurs ou les poissons ; ces derniers, consom- més par l’homme, vont provoquer une intoxication. Les toxines peuvent être d’ordre diarrhéique, paralytique, amnésique et l’inhalation de certaines d’entre elles provoque des troubles respiratoires. Avec le réchauffement climatique, la Méditerranée, mer semi-fermée encline à des changements visibles plus rapide- ment que pour les autres mers, est en phase de tropicalisation, avec l’arrivée et le développement d’espèces qui se développent normalement en milieu tropical (via les eaux de ballasts des cargos ou le canal de Suez). Le développement du phytoplancton suit cette même tendance, et des espèces tropicales sont mainte- nant recensées en Méditerranée, comme Ostreopsis (qui libère des toxines pou- vant entraîner des problèmes respiratoires) ou Gambierdiscus (à l’origine des phénomènes de ciguatera dans les zones coralliennes tropicales). De ce fait, le long du littoral méditerranéen, des programmes de surveillance de l’eau de mer et la recherche de toxines ou d’organismes toxiques sont réalisés en continu. Mais les microalgues peuvent également être cultivées en grande quantité pour répondre à des besoins, entre autres ceux liés à l’aquaculture (elles sont indispensables au développement larvaire de nombreuses espèces de poissons, de crustacés et de mollusques). De nombreuses études sont menées depuis une cinquantaine d’années pour les cultiver de manière extensive puisque ces cellules sont de petite taille avec un taux de division élevé. Une biomasse importante peut alors être obtenue. Récemment, différents projets ont vu le jour pour développer la production intensive de microalgues pour la production de biocarburants et de

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=