Flore marine | Mouradi, Aziza; Barbier, Michèle

Flore marine 541 Flore marine Les richesses naturelles de la mer Méditerranée sont immenses et sa biodiversité est très importante : environ 10 % des espèces décrites dans le monde sont recen- sées en Méditerranée alors que cette dernière représente moins de 1 % de la sur- face de l’océan mondial. Le taux d’endémisme est important avec plus de 20 % d’espèces présentes uniquement dans le bassin méditerranéen. La flore et la faune ont diverses origines qui remontent à quelques millions d’années et comprennent des espèces reliques de la Téthys (mer qui s’est ouverte il y a 60 millions d’années, séparant l’Eurasia du Gondwana) et des espèces arri- vées plus récemment après la crise messinienne. Les espèces en provenance de l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar et, dans une moindre mesure, de l’Indopacifique, se sont diversifiées très rapidement, profitant des conditions très particulières de ce nouveau milieu (Por, 1990) ; cette biodiversité, maxi- male dans le bassin occidental, s’amenuise en direction de l’est. La flore marine comprend à la fois des algues et des plantes, qui sont essentielles au fonctionnement de l’écosystème. Premier maillon de la chaîne trophique, cette végétation aquatique représente la majorité de la production primaire, indispen- sable pour les ressources halieutiques. Mais elle est malheureusement soumise aux pressions d’origine anthropique et est menacée par le déploiement des activités humaines le long du littoral méditerranéen. Ces menaces, d’ordre physique ou chimique, peuvent également être biologiques ou liées au changement climatique. La construction ou l’agrandissement des ports, des plages artificielles, les habita- tions qui entraînent la disparition des dunes, la pêche au chalut, les ancrages non réglementés des bateaux, les pollutions chimiques, les rejets sauvages, les macro-­ déchets, la surfréquentation de certaines zones littorales sont autant de facteurs qui ont un rôle néfaste pour le maintien et le développement de cette végéta- tion. La pollution croissante de la Méditerranée au cours de ces dernières décen- nies est un fait avéré. Les 150 millions de riverains et leurs activités ne sont pas sans conséquence sur le milieu naturel. Cette pollution a un impact sur tous les niveaux des chaînes trophiques, à commencer par la végétation marine.

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