Énergie | Benalouache, Nadia; Duruisseau, Kévin; Daviet, Sylvie

Énergie 486 énergétiques (Berdat, 2007). Selon P. Petit-Laurent (1976, p. 80) : « Les accords conclus entre la Communauté et la plupart des pays méditerranéens avaient été la traduction […] de motivations économiques et politiques lorsqu’il s’était agi de sécurité énergétique et géographique. » Cependant, la première rencontre regroupant uniquement des pays de Méditerranée occidentale a lieu en 1990 à Rome. C’est le dialogue dit « 5 + 5 » réunissant cinq pays européens (Portugal, Espagne, France, Italie et Malte) et les cinq pays formant l’Union du Maghreb arabe ( uma ) (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye). Cette rencontre préfigure la conférence initiant le pro- cessus de Barcelone (1995). La Méditerranée devient alors l’objet de « grandes politiques » parmi lesquelles la politique énergétique qui est réinvestie au tra- vers de programmes et de projets. Ainsi, le programme meda (acronyme de « mesure d’ajustement ») s’attache à mettre en œuvre des mesures de coopération destinées à aider les ptm à procéder à des réformes structurelles. Il comporte un volet énergétique (mise à niveau des infrastructures, renforcement de l’intégration énergétique régionale, etc.) au travers de fonds alloués par la Commission euro- péenne ( ce ) et la Banque européenne d’investissement ( bei ). Les programmes qui en sont issus sont étroitement liés à la protection de l’environnement (Fonds pour l’environnement mondial). La coopération euro-méditerranéenne se cristallise par la suite autour d’un projet intégré d’électricité qui répond lui-même à l’impératif d’une intégration régionale. Il s’agit donc d’intégrer les marchés sud-méditerranéens et de les relier au marché européen dans la perspective d’une « boucle méditerranéenne ». La prise en compte des injonctions environnementales formulées à l’échelle mon- diale, ainsi que la reprise de ce projet électrique intégré, ont abouti à l’élaboration du Plan solaire méditerranéen ( psm ) qui s’inscrit dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée ( upm ) fondée en 2008 (Benalouache, 2013). Concrètement, il s’agit de créer et d’interconnecter à l’horizon 2020, dans les pays du pourtour méditerranéen, une série de centrales électriques bas carbone à grande capacité, d’une puissance totale de 20 GW (par exemple, la centrale de Ouarzazate). Afin de garantir la rentabilité du projet, une partie de la production serait expor- tée vers l’Union européenne. Ce psm est relayé par des initiatives privées telles que Desertec – fondation créée en 2003 pour la valorisation du potentiel solaire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient – et Transgreen – initia- tive créée en 2010 pour un réseau de transport électrique entre les rives nord et sud de la Méditerranée. La coopération euro-méditerranéenne se cristallise aussi autour d’acteurs, de réseaux, d’institutions internationales, de programmes de recherche. Le Plan Bleu, créé à la fin des années 1970, dans le cadre du Plan d’action pour la Méditerranée du Programme des Nations unies pour l’environnement, étudie

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