Élevage (caprins et ovins) | Bourbouze, Alain

Élevage 457 en affichant des signes officiels de qualité ( igp , aop , aoc ) qu’accompagnent des cahiers des charges définissant les conditions de production. Mais la qualification de l’origine des viandes est compliquée (la race n’est pas un bon marqueur, problème de la découpe, beaucoup trop d’opérateurs dans la filière). C’est surtout au sein de la filière fromagère que les labels se multi- plient. En effet, ce sont ces pays de l’arc nord allant du Portugal aux Balkans qui ont généré le plus d’innovations et qui assurent à présent les trois quarts de la production industrielle mondiale de lait de brebis et près d’un tiers de celle du lait de chèvre. Le système alimentaire est clairement plus agricole que pas- toral (fourrages cultivés et conservés, apport de concentrés), la conduite du troupeau est intensive (courte période d’allaitement et séparation des agneaux à 4 semaines, sevrage des chevreaux à 2 mois, insémination artificielle et appli- cation d’un programme d’amélioration génétique, traite pendant 8 mois et trayeuses mécaniques), autorisant de hauts niveaux de production – de 200 à 300 litres de lait par lactation pour une brebis Lacaune, destinés à fabriquer un fromage de Roquefort aoc . Le troupeau caprin a de la même façon bénéficié d’un investissement intel- lectuel et d’un effort technique important là où la modernisation des élevages est devenue une nécessité. Le troupeau mixte a disparu. Les troupeaux fami- liaux (50 chèvres en moyenne) sont spécialisés en production laitière (500 à 800 l/chèvre) et fabrication fromagère fermière ; la commercialisation est en général assurée par les producteurs sur les marchés locaux ou auprès des détail- lants. Les fortes exigences de la réglementation sanitaire imposent aux éleveurs de gros investissements auxquels ils se plient, tant l’enjeu commercial est décisif. Les primes s’appliquent aussi, mais leur incidence est plus faible compte tenu de l’excellente valorisation du lait produit. Sud et Est méditerranéens Depuis une trentaine d’années, le système pastoral et agropastoral des pays du Sud est en pleine mutation. On ne fait donc plus du mouton ou de la chèvre comme par le passé. Les éleveurs sont plus performants, mais plus individualistes, et le partage des ressources plus inégalitaire. Le défrichement des parcours collectifs et l’extension de la céréaliculture et d’îlots irrigués sur pompages profonds déstabi- lisent la gestion sociale des ressources. La mobilité des troupeaux reste forte, les familles sont souvent dispersées dans les territoires en sous-unités : les uns, séden- taires, s’occupent des cultures et des enfants scolarisés, les autres, mobiles, s’oc- cupent des troupeaux avec l’aide éventuelle d’un berger salarié. En région agricole, l’élevage s’intensifie en troupeaux assez petits (moins de 50 à 70 têtes), moins sen- sibles aux aléas climatiques, mais le problème clé reste le gardiennage, les enfants étant moins disponibles que par le passé. Des formules de gardiennage collectif,

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