Élevage (caprins et ovins) | Bourbouze, Alain

Élevage 456 Sarde ou Rove qui résistent mal à l’irrésistible invasion des chèvres laitières amé- liorées Alpine et Saanen venues des Alpes suisses, de grande taille (70 kg), aux mamelles volumineuses. Une autre manière de faire de l’élevage, autres fonctions, nouvelle image Entre le Nord et le Sud de la Méditerranée, les conditions d’élevage diffèrent sur plusieurs points essentiels : l’impact des aides de l’État aux éleveurs ; les struc- tures agraires ; la pression sur l’espace pastoral et agricole ; les races exploitées ; l’organisation de la famille et les disponibilités en main-d’œuvre. Les problèmes et les perspectives se posent donc très différemment. Les pays méditerranéens de l’Europe L’élevage ovin viande en montagne et en plaine s’est fortement spécialisé (trou- peaux de plus de 300 brebis, gardiennage et clôture électrique, combinaison fourrages cultivés et parcours), mais l’intensification reste raisonnable (un agneau/brebis/an). En général, les agneaux vendus sont : a) des jeunes de 80 à 120 jours pesant de 12 à 17 kg de carcasse, viande rosée et sans gras comme l’exige le marché et b) des « tardons » nés au printemps, de 6 ou 8 mois, nourris à l’herbe et vendus en vif (notamment à la clientèle d’origine maghrébine de France ou d’Espagne). Du fait des accords européens passés avec l’Angleterre qui a partie liée avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les cours de la viande ovine sont à un très bas niveau. La viande ovine ne jouit donc pas d’un statut de pro- duit haut de gamme comme au Sud. Différentes primes s’efforcent de mainte- nir à flot cet élevage ovin mal rémunéré : aide à l’éleveur (Prime compensatrice ovine [ pco ]) et Indemnité compensatoire de handicap naturel [ ichn ] en mon- tagne), aides agro-environnementales qui récompensent l’éleveur « jardinier de l’espace » (défense contre les incendies, redéploiement sur les espaces pastoraux, mise en valeur de la fonction paysagère, culturelle et touristique qui souligne le poids du patrimoine culturel lié aux activités d’élevage). Ainsi, aujourd’hui, le produit brut d’un troupeau ovin montagnard est, pour moitié, généré par les primes, ce qui induit une forte tendance à l’accroissement des troupeaux, les primes étant attribuées par tête de brebis. Stimulée par les crises alimentaires de ces dernières années (la « vache folle »), la profession agricole s’efforce de pro- mouvoir l’origine territoriale des produits (traçabilité) et recherche la valorisation d’une viande de terroir à forte image identitaire (l’agneau de Sisteron, le cordero d’Extremadura, le chevreau Katsikaki des montagnes grecques d’Elassonas...)

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