Échanges commerciaux (Moyen Âge) | Ouerfelli, Mohamed

Échanges commerciaux 424 marchés et des progrès accomplis dans le domaine du transport. À la fin du Moyen Âge, le monde marchand se professionnalise peu à peu et emploie de nouvelles méthodes. De grandes compagnies commerciales se créent, avec leur personnel nombreux et leurs facteurs et correspondants disséminés dans les places marchandes de la Méditerranée et de la mer du Nord. Pour établir leurs comptes, elles tiennent des livres de comptes et utilisent désormais la comptabilité en partie double. Les compagnies florentines des Peruzzi et des Bardi sont les plus anciennes et les plus puissantes de l’économie florentine au début du xiv e siècle jusqu’à leurs faillites retentissantes pendant les années 1340. Bien que plus modeste, la compagnie de Francesco di Marco Datini impressionne par l’ampleur de ses archives qui nous sont parvenues. Les marchands-banquiers réalisent des opérations commerciales internationales à l’exportation comme à l’importation. Ils participent à plusieurs sociétés pour diminuer le risque, pratiquent l’assurance et le crédit et interviennent même dans des activités de production industrielle comme le montre l’exemple des Médicis, qui possèdent deux fabriques de draps et une de soie. Le développement des activités marchandes se traduit, entre autres, par un ensemble de connaissances et d’expériences que certains marchands ont mis par écrit dans des manuels de marchandises, qui servent ensuite à l’apprentissage des jeunes commerçants. Ces manuels tels que la Pratica della mercatura , composée au début du xiv e siècle par le Florentin Francesco Balducci Pegolotti, facteur des Bardi et des Peruzzi, donnent des informations sur la typologie des mar- chandises, les poids et les mesures, les monnaies, les tarifs douaniers, les itiné- raires et les villes marchandes. Le dynamisme de la classe marchande a hissé ses membres vers une posi- tion sociale importante. Elle revendique dès lors une participation accrue dans la gestion des affaires de la cité qu’elle finit parfois par dominer. En outre, elle joue un rôle non négligeable dans le développement de la culture laïque. Son influence s’observe en particulier à travers la mise au point d’une écriture propre, pour répondre aux besoins croissants de la comptabilité marchande, de la tenue des livres de comptes et de la rédaction de contrats commerciaux. Par ailleurs, les richesses accumulées ont permis aux marchands de commander ou d’ache- ter des œuvres d’art et d’exercer un rôle de mécène, concurrençant sur ce plan la noblesse et le clergé qui étaient jusque-là les seuls clients des artistes. Mohamed Ouerfelli ➤➤ Alimentation, arsenal, construction navale, croisades, épices, galères, Goitein (Shelomo Dov), juifs, métropole, musulmans, navigation

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