Échanges commerciaux (Moyen Âge) | Ouerfelli, Mohamed

Échanges commerciaux 423 Deux types de navires se sont imposés dans le transport des marchandises pendant la seconde moitié du xiv e siècle et une large partie du xv e siècle. On dis- tingue les vaisseaux longs comme la galère, et les navires ronds, tels que la coque : ce sont les deux seuls gros bâtiments capables d’affronter les périls de la haute mer et la longueur des voyages d’Orient. La participation des petites embarca- tions dans le transport des marchandises est, elle aussi, importante : elles sont réservées au cabotage et à la desserte régionale des grands ports méditerranéens. On observe donc une diversité des moyens de transport qui s’adaptent aux exi- gences des hommes d’affaires. Les multiples techniques commerciales adoptées par les marchands créent les conditions favorables au développement des échanges. Elles vont du plus simple comme le contrat d’achat ou de vente, au plus complexe telle la « commande ». Celle-ci est l’une des techniques les plus utilisées dans le commerce à la fin du Moyen Âge ; elle a connu un véritable succès, notamment à Gênes et à Barcelone. Cette forme d’association entre un bailleur de fonds et un marchand a pour but de faire fructifier une somme d’argent, convertie ou non en marchandises, que le second s’engage à investir de manière profitable. L’« assurance maritime » est née de la nécessité de s’assurer de façon efficace contre les risques de mer, pour favoriser un mouvement d’affaires plus régulier et plus sûr et acheminer des marchandises à bon port. Le nolis est un contrat de location entre le patron d’un navire et des marchands pour transporter leurs cargaisons vers une destination précise, moyennant le paiement d’une somme forfaitaire, appelée naulum . Les opérations de « change maritime » mettent en jeu des sommes importantes, correspondant à la valeur d’une quantité de mar- chandises transportées entre les différents ports. La lettre de change offre aux hommes d’affaires un moyen de paiement d’une opération commerciale, de transfert de fonds et une source de crédit ; elle leur rapporte également des pro- fits grâce aux différences des taux de change entre les places marchandes. Les procurations permettent aux hommes d’affaires de se faire représenter par un facteur ou par un homme de confiance pour conclure une affaire ou régler un litige. Quant aux sociétés commerciales, elles vont d’une simple associa- tion entre deux individus à une société à plusieurs parts, dont le fonctionne- ment est minutieusement réglé. La professionnalisation du monde marchand La diversité des techniques adoptées par les milieux marchands, selon les spé- cificités de chaque région, démontre l’évolution et l’adaptation de ces pratiques aux besoins des hommes d’affaires, qui agissent en fonction de la situation des

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=