Échanges commerciaux (Moyen Âge) | Ouerfelli, Mohamed

Échanges commerciaux 422 présents et participent activement au commerce interrégional et international, mais ne disposent pas de structures financières solides semblables à celles des Italiens, ni d’un réseau de relations internationales pouvant atteindre les ports de la mer du Nord. Dans leurs relations avec le Maghreb et al-Andalus, ainsi qu’avec l’Égypte et la Syrie, ces nations marchandes ont obtenu des concessions extraterritoriales, notamment des fondouks pour héberger personnel diploma- tique, tel le consul, et hommes d’affaires, et stocker leurs marchandises. Leur a également été accordé le droit d’y construire une chapelle pour pratiquer libre- ment leur culte, un four pour cuire leur pain, de disposer de leur propre cime- tière et d’aller au bain public une fois par semaine. Dans ces enclaves protégées par le sultan, les marchands occidentaux jouissent encore de l’exercice de leur propre justice, de l’usage de leurs poids et mesures, ainsi que de la liberté de consommer du vin. Transport maritime et techniques commerciales Examiner la question du transport maritime en Méditerranée au Moyen Âge permet de cerner l’évolution du trafic des marchandises et de tracer les grandes routes empruntées par le marchand dans sa quête de profit. La diversité des moyens de transport et des techniques commerciales crée les conditions favo- rables au rapprochement des zones de production et des centres de consomma- tion et donc à la multiplication des échanges commerciaux. Dès le xii e siècle, on constate une diversité de navires sillonnant la Méditerranée pour transporter toutes sortes de marchandises. Il ne s’agit pas, dans la plupart des cas, d’un transport spécialisé. La lecture des lettres de chargement des archives du marchand toscan de Prato, Francesco di Marco Datini (1335‑1410), donne une idée des types de navires transportant les épices et le sucre, mais aussi nombre de matières premières, coton, lin et alun, des ports du Levant vers les grandes cités maritimes. Sans trop schématiser, il convient de souligner la prépondérance des marines de Gênes, de Venise et des ports catalans et aragonais impliqués dans le trafic des marchandises, sans qu’il y ait un monopole quelconque imposé par une seule ville. On peut relever toutefois les spécificités de chaque marine. Les Vénitiens, les premiers à avoir instauré le système des mude (convoi maritime régulier orga- nisé par l’État de Venise) dès le début du xiv e siècle, ont centré leur trafic sur les épices d’Orient. Des navires privés complètent le convoi de bâtiments vénitiens chargés de transporter les marchandises. En revanche, le commerce de Gênes est laissé entièrement à l’initiative privée ; les marchands génois s’intéressent davan- tage aux produits de masse comme le blé, le coton et l’alun, alors que les épices ne constituent qu’un complément de chargement, mais qui est assez précieux.

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