Divination | Crippa, Sabina

Divination 385 Divination À partir du latin divinatio que Cicéron ( De div. , I) définit comme une « science du futur », on peut considérer la divination comme un art complexe et précis pour connaître l’avenir, un art que les cultures anciennes et de façon générale les cultures non monothéistes acceptent et utilisent au quotidien. Dans l’Anti- quité, la rationalité divinatoire ne forme pas un secteur à part s’opposant aux modes de raisonnement qui règlent la pratique du droit et de la politique. Elle est même identifiée aux formes plus complexes du savoir. Bref, la divination revêt un statut social entièrement légitime. Cette science du futur recèle dans la Méditerranée de l’Antiquité et de l’Antiquité tardive quelques questions fondamentales dès lors qu’on l’envisage dans sa double caractéristique de démarche cognitive et d’institution sociale et politique. Quelle est la nature des opérations intellectuelles mises en œuvre par le devin lors du déroulement de la consultation oraculaire ? D’autre part, quelles sont la place et la fonction de ce savoir oraculaire dans une société don- née puisque la science prophétique s’exerce à l’occasion de choix importants, et qu’elle détermine des décisions tant publiques que privées ? On remarque d’une part la richesse et la complexité des procédures divina- toires et d’autre part la spécificité de quelques traits dans un contexte à la fois de rencontres et de conflits de traditions et de croyances. Quant aux éléments les plus partagés par les différentes cultures, on peut rappeler avant tout une connaissance de « ce qui est, fut et sera », savoir qui appartient à la divinité et que l’être humain cherche à lire ou interpréter : la cause d’une maladie et les possibilités de soins ; le succès en guerre ou en politique ; le choix d’une divi- nité dans une cérémonie rituelle fondamentale pour le groupe ou bien pour un individu ; parfois simplement la solution de problèmes privés. Ces éléments sont à l’origine du choix des procédures oraculaires qui demandent la présence d’êtres humains, d’animaux, d’objets, un rapport direct avec la divinité. Ce choix relève en grande partie du fait de privilégier soit la connaissance par inspiration directe, divine, soit au contraire la connaissance qui

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