Développement durable | Lazarev, Grigori

Développement durable 373 une distribution inéquitable des richesses. Les populations de plusieurs pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée souffrent aussi d’un accès insuffisant à l’eau potable et à l’assainissement. La situation des pays en ce qui concerne leur capacité culturelle est très iné- gale ; elle n’est guère apparente tant manquent les indicateurs culturels, il est vrai plus difficiles à définir que dans d’autres secteurs. Les travaux de la Stratégie ont permis de mesurer à la fois les handicaps et les éléments de diversité qui, eux aussi, sont grands et doivent être respectés dans la mesure où ils témoignent de la volonté de réaffirmer la diversité naturelle dans le cadre de la mondialisa- tion et privilégient la culture unique de la Méditerranée en tant qu’atout éco- nomique et social fondamental. Les défis de la mondialisation, de la coopération régionale et de la gouvernance Le défi de la mondialisation requiert une coopération régionale élargie, une sta- bilité politique et une protection sociale. Néanmoins, face à ces exigences, la situation des pays méditerranéens apparaît très asymétrique. L’intégration dans l’Union européenne des États méditerranéens membres (Espagne, Portugal, Grèce, Malte et Chypre) a, dans un premier temps, consi- dérablement amélioré leur situation politique et économique. L’élargissement possible de l’Union aux autres pays de l’Est de l’Adriatique et à la Turquie ren- forcerait cette tendance et conduirait à une certaine convergence politique, éco- nomique et sociale. Les pays méditerranéens membres de l’Union pourraient ainsi faire face au défi de la mondialisation avec le soutien fort que représente cette institution. Il est vrai que le contexte de crise en Europe, au début de la deuxième décennie du siècle, a créé des situations d’instabilité qui ont particu- lièrement affecté les pays du Nord de la Méditerranée. Mais l’Europe reste une vision nécessaire et elle est, à long terme, le seul cadre possible pour projeter un avenir durable. Les pays méditerranéens du Sud et de l’Est, confrontés eux aussi à la mon- dialisation, ne bénéficient pas du dynamisme d’une telle coopération régionale. Le Partenariat euro-méditerranéen, institué en 1995, a encore besoin d’une vision collective de développement durable, tout comme de moyens et d’enga- gements appropriés. L’Union pour la Méditerranée, qui s’en voulait le support, est morte sur ses fonts baptismaux. Le problème se voit aggravé par l’insuffi- sance des niveaux de coopération Nord-Sud et Sud-Sud et par la persistance des conflits, particulièrement au Proche-Orient, même si le « printemps arabe » peut laisser espérer, qu’à long terme, émergent de nouvelles perspectives. Au regard de la lenteur des progrès d’extension de la démocratie et du poids des risques de dérives populistes, on voit mal se mettre en place des processus prometteurs

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