Démographie | Blöss-Widmer, Isabelle

Démographie 349 effectivement en marche entre les rives sud et est et la rive nord du fait des transi- tions démographiques observées dans la plupart des psem , surtout si l’on apprécie cette convergence par la vigueur du rythme des baisses de mortalité et de natalité observé dans les pays en transition depuis les années 1950. Le rattrapage et la diffusion de la transition démographique dans l’espace médi- terranéen amènent en effet à observer des chutes demortalité et de natalité/fécondité parfois très spectaculaires dans les rives sud et est depuis une soixantaine d’années, comparativement aux niveaux atteints par les pays de la rive nord, qui ont commencé bien plus tôt et plus lentement leurs transitions, atteignant depuis plusieurs décennies des seuils quasiment incompressibles, notamment en matière de mortalité. Les caractéristiques contrastées de la transition démographique méditerranéenne Le taux brut de mortalité, qui rapporte les décès observés dans les populations moyennes des espaces concernés, est passé dans les pays des rives sud et est de la Méditerranée d’environ 20 décès pour 1 000 habitants dans les années 1950 à 5 pour 1 000 aujourd’hui, soit une baisse de 75 % en un demi-siècle. Dans le même temps, la rive nord passait de 11 pour 1 000 à 9 pour 1 000, soit une baisse de 18 %. Le vieillissement plus précoce de la population de cette rive nord entraîne aujourd’hui des décès plus nombreux à des âges élevés qui viennent expliquer ce « paradoxe » apparent d’un taux brut de mortalité plus élevé au nord qu’au sud. Tout aussi spectaculaire, la baisse de la natalité des rives sud et est de la Méditerranée conduit à observer aujourd’hui des valeurs désormais proches de part et d’autre de la Méditerranée (22 naissances pour 1 000 habitants sur les rives sud et est contre 15 naissances pour 1 000 sur la rive nord). Ces écarts étaient bien plus marqués dans les années 1950 (48 naissances pour 1 000 habi- tants sur les rives sud et est contre 20 pour 1 000 sur la rive nord). Le début des années 1980 marque un tournant décisif dans ce rapprochement entre les dif- férentes rives de la Méditerranée, en enregistrant une chute remarquable de la natalité conséquente à la baisse spectaculaire de la fécondité. À partir des années 1950, la baisse de la mortalité enregistrée principalement dans les pays des rives sud et est a fortement contribué à entretenir la croissance des populations de ces pays car le nombre des naissances se maintenait dans le même temps à un niveau élevé. Il a fallu attendre les années 1980 pour que la natalité fléchisse permettant un rythme de croissance moins soutenu. Aujourd’hui, le ralentisse- ment de la croissance est à l’œuvre partout en Méditerranée ; d’ici à 2020, on prévoit une croissance annuelle des rives sud et est de 1,3 à 1,4 % seulement.

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