Croisades | Ouerfelli, Mohamed

Croisades 325 des villes maritimes italiennes, Gênes, Pise et Venise, ont contribué de manière efficace, non seulement au transport des troupes et des pèlerins, mais aussi à la prise de places fortes côtières de Syrie-Palestine, ainsi qu’au ravitaillement des villes nouvellement conquises. Si les premières croisades étaient constituées de chevaliers et de barons, mais aussi d’une foule de pèlerins pauvres et sans armes, les expéditions suivantes, en revanche, sont mieux organisées. On a cherché à exclure ces non-combattants qui ralentissaient l’avancée des troupes. Celles-ci comportent des chevaliers et des fantassins, qui ont constamment adapté les techniques de la guerre aux particularités du terrain et à la mobilité de l’ennemi. Une fois le but de la croi- sade atteint, la plupart des croisés rentrent chez eux, d’où le problème récur- rent du recrutement d’hommes d’armes pour la défense de la Terre sainte. Le développement des ordres militaires – templiers et hospitaliers notamment, fondés à la fin du xi e siècle et dont la vocation est liée précisément à ces objec- tifs – répond en partie à cette nécessité, qui s’accentue au xiii e siècle face à la reconquête mamelouke. L’échec de la croisade En lançant une boutade sur l’abricot, qu’il voit comme le seul fruit rapporté des croisades par les chrétiens, Jacques Le Goff dresse un constat d’échec de ces expéditions militaires qui ont marqué l’Occident jusqu’à la fin du xiii e siècle. Elles ont néanmoins contribué à former l’unité de la Chrétienté latine, à inté- grer la chevalerie dans l’Église par l’apparition d’un type nouveau de chevalier : le moine-soldat et à renforcer le pouvoir et l’autorité du pape. Depuis les pogroms et les massacres commis sur le chemin de Jérusalem, jusqu’au sac de Constantinople par les Latins en 1204, les croisades ont été le théâtre d’événements sanglants qui ont contribué à accréditer la légende noire de ce mouvement. Dès les premières expéditions, les Byzantins se méfient des troupes croisées qui, de leur côté, reprochent aux Grecs leurs alliances avec les Seldjoukides et les Ayyoubides. Le détournement de la quatrième croisade sur Constantinople scandalise les Byzantins, qui voient dans l’agression de leur cité par des chrétiens la fin du monde. Cet événe- ment a définitivement scellé la séparation entre les deux Églises catholique et orthodoxe, en dépit de nombreuses tentatives de réconciliation poursui- vies jusqu’en 1453. Les croisades n’ont eu qu’un faible impact sur le monde musulman dans la mesure où elles n’en ont touché qu’une petite partie. Les échanges culturels

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