Croisades | Ouerfelli, Mohamed

Croisades 324 entre les Francs aboutissent à la perte de la Ville sainte, au morcellement et à l’af- faiblissement des États latins. Les deux dernières croisades du xiii e siècle, quant à elles, sont dirigées par Louis IX. La première, contre Damiette, s’est soldée par une capitulation en 1250 et l’évacuation de l’Égypte moyennant le paiement d’une rançon. La seconde (la huitième croisade), dirigée vers Tunis, a rapidement pris fin, en raison de la mort du roi devant les murs de la ville en 1270. La montée en puissance des Mamelouks, qui prennent le pouvoir dès 1250 en Égypte, anéantit les espoirs occidentaux de reconquérir la Terre sainte, dont le territoire se réduit progressivement, jusqu’à la chute de Saint-Jean-d’Acre en 1291, qui marque la fin des établissements latins de Syrie-Palestine. Cet évé- nement a suscité la réaction de la papauté, qui a décrété un embargo commer- cial sur l’Égypte. S’ensuivent de nombreux projets de croisade, mais la plupart ne seront jamais concrétisés. L’organisation des expéditions militaires Jusqu’au début du xiii e siècle, la papauté est à l’initiative de chacune de ces expé- ditions. Après cette date, son rôle devient secondaire par rapport à celui des souverains comme Louis IX. La prédication de la croisade revient au pape, qui confie cette mission aux légats pontificaux. Les ordres religieux, les cisterciens puis les mendiants, jouent un rôle important dans cette mission de prédication. Le recrutement des croisés change souvent en fonction de la provenance géo- graphique et de leur origine sociale. La papauté a recours à plusieurs ressources pour financer ces entreprises coû- teuses. Pour la première croisade, les participants se sont autofinancés, chacun en fonction de sa position sociale, parfois en vendant ou en engageant leurs biens, pour subvenir à leurs besoins durant le voyage et pour s’équiper militairement. À cette première forme de financement s’ajoute celle d’une contribution apportée par les vassaux à leur seigneur. En 1188 apparaît le premier impôt pour soutenir la croisade, la dîme saladine. L’Église, qui collectait des dons lors des prédica- tions, impose également une taxe à son clergé, la décime. Grâce à ces transferts de biens et de droits pour financer la croisade, les monastères s’enrichissent et deviennent de véritables organismes de crédit. Une fois les ressources financières assurées, les croisés prennent le chemin de la Terre sainte. Les deux premières expéditions ont emprunté la voie terrestre pour atteindre Constantinople, ensuite traverser l’Asie Mineure et, enfin, arri- ver à Jérusalem. Mais les nombreuses difficultés du chemin terrestre et les pertes humaines font privilégier la voie maritime, pourtant plus coûteuse. Les flottes

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