Croisades | Ouerfelli, Mohamed

Croisades 323 de Sicile, assure l’approvisionnement des dernières places fortes et la défense de Tyr, Tripoli et Margat. En 1188, Frédéric I er Barberousse, à la tête d’une puis- sante armée, se dirige vers la Terre sainte, mais il meurt noyé dans un fleuve de Cilicie et le reste de son armée est dispersé. En dépit d’un conflit ayant retardé leur départ, Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste embarquent en 1190 à Gênes et à Marseille. Après la reddi- tion d’Acre en juillet 1192, Philippe Auguste retourne en France, tandis que Richard Cœur de Lion reste sur place et réussit à régler le problème de la suc- cession dynastique du royaume de Jérusalem. Bien que cette nouvelle expédition n’ait pas eu le succès escompté, elle a tou- tefois permis de sauvegarder une partie de la Syrie franque et d’établir le second royaume de Jérusalem, auquel les républiques maritimes italiennes ont apporté un concours non négligeable, en contrepartie d’innombrables privilèges. La quatrième croisade est précédée par une expédition menée par l’empe- reur Henri VI, dont les premiers contingents réussirent à reprendre quelques places fortes, mais sa mort précipite l’échec de cette entreprise. Le nouveau pape Innocent III (1198‑1216) saisit alors l’occasion pour lancer une nouvelle croi- sade entièrement dirigée par la papauté. Les croisés, transportés par la flotte vénitienne, arrivent aux portes de Constantinople, intronisent Isaac II, qui sollicite l’aide des Occidentaux, après avoir été déposé par Alexis III en 1195. Incapable de tenir ses engagements, le basileus est à son tour renversé par les Constantinopolitains, qui choisissent un empereur antilatin, d’où la décision des Vénitiens, en 1204, d’attaquer la ville et de la livrer au pillage. L’Empire byzantin est donc démantelé et divisé en plusieurs principautés détenues par des chefs croisés occidentaux. L’empire latin de Constantinople, dont Venise possède une grande part, se maintiendra jusqu’en 1261. Le sac de Constantinople par les croisés provoque une vive émotion, y compris à la cour pontificale où Innocent III organise un grand concile en 1215 (Latran IV) pour préparer une nouvelle croisade dirigée sur Jérusalem et des- tinée à effacer le dévoiement de 1204, mais il meurt avant le départ de l’expé- dition en 1217. La cinquième croisade est marquée par l’attaque de Damiette dont l’objectif est d’affaiblir la puissance des Ayyoubides qui contrôlent la Terre sainte. Bloqués par la rupture des digues du Nil, les croisés doivent rembarquer et mettre fin à leur entreprise en 1219. La sixième croisade est commandée par Frédéric II, qui rejoint la Terre sainte dès le printemps 1228. La division au sein des Ayyoubides permet à l’empereur de conclure, en février 1229, avec le sultan al-Kâmil, le traité de Jaffa, qui pré- voit le retour de Jérusalem au royaume latin. Toutefois, les dissensions internes

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