Climat | Raccasi, Guillaume; Roumieux, Camille

Climat 262 saison la plus sèche et qu’il existe une période de sécheresse physiologique pour la végétation. Les premières notions de sécheresse physiologique dans la détermina- tion du climat méditerranéen ont été mises en place par Louis Emberger en 1941, et affinées, par la suite, par F. Bagnouls et H. Gaussen en 1956. La construction de l’indice de sécheresse physiologique (S) est le rapport entre la moyenne des précipitations moyennes mensuelles estivales et la moyenne des températures maximales du mois le plus chaud ; Ph. Daget retient comme facteur limitant d’une ecm au cours de ses travaux une valeur de S inférieure à 5 accompagnée d’un été sec (minimum de pluviosité des quatre saisons). Actualisation des délimitations spécifiques de l’ ecm Les définitions mises en place par W. Köppen à l’échelle des climats globaux puis par Ph. Daget et H. Aschmann à l’échelle des délimitations spécifiques de l’ ecm sont les plus utilisées aujourd’hui (Citations Google Scholar incluant le terme « medit* » et le nom de l’auteur : Köppen, 14 600 ; Daget, 9 470 ; Aschmann : 984). Ces emprises de l’ ecm se basent sur des données météorolo- giques anciennes. M. Peel et al. ont publié la mise à jour de la cartographie glo- bale des climats de W. Köppen en 2007 (carte 1, planche V). Aucun travail de mise à jour des travaux par Daget et Aschmann, effectuée à partir d’un réseau de 520 stations de mesures météorologiques, il y a plus de quarante ans, n’a été entrepris. À l’heure actuelle, des bases de données regroupant plus de 10 000 sta- tions climatologiques sont disponibles autour de la Méditerranée (www.world- clim.org ). Les nouvelles capacités de traitement de l’information nous ont permis, en réappliquant les critères définis par ces deux auteurs, d’actualiser leurs déli- mitations respectives de l’ ecm . Les résultats montrent une définition de l’ ecm bien distincte selon les auteurs (carte 2, planche VI), ne serait-ce que par l’emprise spatiale qu’elle détermine : 11.9 10 6 km² pour l’ ecm selon Daget et 0.9 10 6 km² d’après Aschmann. La comparaison de ces deux résultats avec l’aire d’exploitation agricole d’ Olea Europaea (espèce emblématique des régions méditerranéennes), qui a longtemps servi à caractériser le climat méditerranéen, permet de juger de la pertinence locale de chacune des deux approches. Sur la frange nord-ouest de la mer Méditerranée, en Italie, en France, et sur une bonne partie de l’Espagne, la délimitation de Daget se calque sur la répartition d’ Olea Europaea , alors qu’Aschmann ne déter- mine que très peu de territoires sous emprise climatique méditerranéenne. La tendance s’inverse en Grèce, en Turquie et pour toute la partie sud de la mer Méditerranée où la délimitation effectuée par Aschmann est beaucoup plus per- tinente vis-à-vis d’ Olea Europaea que celle de Daget qui surestime l’ ecm . Reste

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