Bassin versant | Margat, Jean
Bassin versant 148 qu’en crue. Globalement, dans le bassin méditerranéen, la composante régulière des écoulements, seule garantie en étiage, doit être de l’ordre du cinquième de l’écoulement moyen annuel. b ) Contraste aussi entre les apports d’année sèche et ceux d’année humide. La variabilité interannuelle des écoulements de surface, illustrée pour quelques cours d’eau majeurs (planche X), s’ajoute aux irrégularités saisonnières ; elle s’amplifie aussi du nord au sud et elle est encore plus forte pour les petits cours d’eau ; cela réduit beaucoup la signification des moyennes annuelles pour évaluer les ressources brutes. Le changement de climat en perspective au cours du xxi e siècle devrait réduire les écoulements et accentuer leur irrégularité dans les bassins versants médi terranéens, particulièrement au sud où l’aridité serait plus accusée. L’ampleur de ces réductions est encore incertaine et devrait varier suivant les scénarios et les régions, mais elle pourrait s’élever de 10 à 40 % selon les estimations. Ressources en eau et risques Les bassins versants méditerranéens (tableau 2) sont les espaces générateurs essen- tiels des ressources renouvelables en « eau bleue », y compris en eau souterraine par leur sous-sol aquifère (dont une partie peut s’écouler directement en mer par des sources littorales ou sous-marines, estimée au total entre 30 et 40 km 3 /an). En fonction des régimes climatiques, ces ressources sont irrégulières et très iné- gales entre le Nord, le Sud et l’Est du bassin méditerranéen ; leurs parts mobili- sables par tous les aménagements réalisables sont évaluées comme suit : Nord (Europe) : 240 km 3 /an Sud (Afrique) : 60 km 3 /an Est (Proche-Orient et Turquie) : 50 km 3 /an TOTAL : 350 km 3 /an La majeure partie de ces ressources est mobilisable par des barrages-réservoirs régulateurs. Dans le bassin méditerranéen la construction de barrages a débuté dès avant notre ère en Égypte, en Grèce, puis dans l’Empire romain (Espagne, France, Syrie…), avant de prendre son essor au xx e siècle, principalement à partir des années 1950, avec des objectifs variés, souvent multiples : hydro électricité, irrigation, alimentation en eau potable, sécurité. On dénombrait, en fin de siècle, dans le bassin méditerranéen au moins 400 grands barrages et 230 km 3 de retenues cumulées, dont le record d’Assouan sur le Nil (169 km 3 ), qui permettent de régulariser une centaine de kilomètres cubes par an en année moyenne.
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