Astronomie | Bret, Patrice

Astronomie 133 des Accoules pour gagner un bâtiment construit spécialement sur le plateau Longchamp (1863). De nombreux observatoires sont encore créés dans le Sud de la France, notamment ceux du pic du Midi (1873) et de Nice (1881), en Espagne (observatoire Fabra à Barcelone, 1904), etc. La Méditerranée dans les grands projets internationaux : de la Carte du Ciel à l’astronomie neutrino La Méditerranée a été concernée par toutes les phases d’innovation de l’ob- servation instrumentale qui a permis de développer considérablement le cata- logue des étoiles depuis Galilée. Dans le projet de la Carte du Ciel lancé par l’amiral Mouchez au congrès astrophotographique de Paris en 1887 pour réa- liser 22 000 clichés – l’une des premières collaborations scientifiques à l’échelle mondiale –, la Méditerranée est la région la plus densément couverte : près du tiers des 18 observatoires participant à l’entreprise appartiennent à l’espace médi­ terranéen élargi, ceux de Bordeaux, Toulouse et Alger – l’un des plus actifs – pour la France, de Catane (Sicile) pour l’Italie et celui du Vatican, créé spécialement pour ce projet vingt ans après le rattachement de Rome à l’Italie. Prenant le relais de la Carte du Ciel, la France lance en 1970 la mission Hipparcos, un projet international auquel s’associe encore l’Italie pour la construction d’un satellite de mesure de parallaxe à haute précision du même nom, actif de 1989 à 1993, dont le satellite Gaia a pris le relais en 2013 pour des mesures astrométriques plus précises encore. L’astronomie traque désormais les photons avec des radiotélescopes géants qui ont remplacé les télescopes traditionnels. Mais malgré les installations géantes des Andes et de l’espace (Hubble), les observatoires méditerranéens sont restés en état de contribuer utilement à la recherche. C’est à Saint-Michel-l’Observatoire, en Provence, qu’eut lieu en 1995 la découverte de la première exoplanète, 51 Pegasi b ou Bellérophon, par Michel Mayor et Didier Queloz, avec le spectrographe Élodie, que Sophie, un instrument innovant de haute résolution, a remplacé en 2006. En marge de cette activité de recherche se développe un pan nouveau de la culture scientifique de masse. Par exemple, le transfert de l’observatoire de Marseille dans des installations mieux adaptées aux besoins actuels a conduit à abandonner celles du plateau Longchamp – établies au xix e siècle en périphérie mais désormais au cœur de la ville. L’existence de ce site et de collections astronomiques exception- nelles a fait naître le projet d’une Cité du Ciel de la Méditerranée in situ avec un centre d’interprétation et un vaste planétarium. Ce projet est resté sans suite, mais la vie associative maintient une astronomie populaire, notamment dans les villes

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