Anthropologie biologique | Degioanni, Anna; Goude, Gwenaëlle

Anthropologie biologique 98 La taille des populations méditerranéennes La croissance et la stature sont des données essentielles pour l’étude de l’état sani- taire des populations humaines car leurs variabilités sont soumises à différents paramètres d’ordre intrinsèque (génétique) et extrinsèque (par exemple envi- ronnement, alimentation, pathologie). La taille à l’âge adulte varie selon le sexe (d’une manière générale les hommes sont plus grands que les femmes) mais éga- lement selon les populations considérées (les Finlandais sont plus grands que les Pygmées). Comme tout animal, l’Homme est soumis aux règles d’Allen et Bergmann sur la dimension du corps : à climats différents, proportions corpo- relles différentes. Cette adaptation permet de mieux répondre aux contraintes de la dissipation de la chaleur. Mais l’Homme a pu au cours du temps s’affranchir de ces règles en utilisant par exemple des vêtements. De plus, la taille a récem- ment évolué avec l’amélioration des conditions sanitaires. En France, par exemple, on estime à environ 10 cm l’augmentation de la stature, à la fois chez l’homme et chez la femme, entre le début et la fin du xx e siècle. Des travaux de synthèse diachroniques ont par exemple montré qu’entre la moitié et la fin du xix e siècle la population insulaire corse était en moyenne d’une stature plus faible, d’envi- ron 164 cm, que dans bon nombre d’autres départements français, et qu’au cours de la première moitié du xx e siècle celle-ci augmente sensiblement, pour arriver à environ 168 cm (Piquet-Thépot, 1965). Ces données anthropométriques se rapprocheraient non pas de la population française en général mais plutôt de la population italienne (ibid.) . Outre la composante génétique (incluant notam- ment les problèmes de consanguinité et les brassages génétiques liés aux migra- tions), la stature semble être également déterminée par le milieu et les conditions économiques. Qu’en est-il des autres régions de la Méditerranée ? Des analyses réalisées sur des populations anciennes d’Égypte (vii e -i er siècle avant notre ère ; Prominska, 1981) montrent que la taille moyenne des femmes était d’environ 155 cm, et celle des hommes d’environ 166 cm, mais soulignent surtout l’im- portance des facteurs génétiques et économiques (niveau de vie) dans la répar- tition de la taille au sein de la population. Les groupes sanguins et le système hla La variabilité génétique a été principalement mise en évidence à partir des études sur les groupes sanguins, suivies par les études sur le système hla (Human leukocyte antigen). Il s’agit de l’ensemble d’éléments (antigènes) communs aux globules blancs (leucocytes) et aux plaquettes du sang spécifiques pour chaque

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=