Al-Andalus | Echevarria, Ana

Al-Andalus 54 et al-Maqdisi. Des ports comme Almuñécar (avec une douane génoise), Motril ou Porto Genovés s’ajoutèrent aux autres ports déjà connus et reliés : à Oran et Honein sur la côte nord-africaine, à Montpellier et Avignon, aux ports de la Couronne aragonaise, aux ports de la mer du Nord (Bruges, Londres et Paris), et aux Républiques italiennes. Les activités économiques maritimes entraînaient d’énormes bénéfices. La pêche traditionnelle dans les eaux méditerranéennes se poursuivait, comme aupa- ravant, au filet, à la madrague ou à la canne, sauf pour certaines espèces comme le thon, pêché au harpon. La meilleure zone de pêche se situait dans le détroit, mais on cite également la zone de Calpe (Alicante), et, de façon générale pour de courtes distances, tous les ports andalous au printemps. L’exploitation des salines côtières, dans le cadre de locations, perdurait également et servait à la conser- vation ou aux échanges commerciaux, comme c’était le cas à Cadix, Algésiras, Alicante et Ibiza. Ceuta se distinguait par la récolte, la taille et le nettoyage du corail, activité qui servait ensuite à l’exportation. On cite également l’ambre gris andalou, récolté sur les côtes atlantiques, qui était exporté vers l’Égypte et d’autres pays par les routes méditerranéennes. Par ailleurs, al-Andalus devait se ravitailler en matières premières pouvant être importées par voie maritime. L’entretien de ces routes d’approvisionne- ment du blé depuis le Maghreb pour pallier les famines locales, pratique remon- tant au moins au ix e siècle, et précédemment à l’époque romaine, garantissait la paix au sein du territoire dans des périodes particulièrement conflictuelles. Ces routes permettaient également le ravitaillement de l’armée lorsque cela était nécessaire, mais la présence des Fatimides dans ce grenier traditionnel qu’avait toujours été l’Ifriqiya poussa les Omeyyades à chercher fortune plus à l’ouest. D’après le géographe al-Bakrî, aux ix e et x e siècles, leurs routes commençaient à Quz, dans l’Atlas, jusqu’aux ports de Tanger, Assilah, Salé ou Anfa, puis vers al-Andalus, malgré le rôle grandissant de Ceuta et la renommée internationale acquise par ses marins. Les ports d’al-Basra, Tahart, Oran, Ténès et Tabarka accueillaient régulièrement des bateaux andalous, qui y chargeaient du blé et autres céréales. Il pouvait également y avoir des échanges de blé contre de l’huile ou des fruits secs, des minéraux ou des roches ornementales, des instru- ments, des armes, etc. Bien sûr, les juifs andalous jouèrent un rôle important dans les échanges commerciaux des circuits du monde islamique, comme mar- chands itinérants ou grands commerçants disposant de magasins dans les prin- cipaux ports de la Méditerranée, comme Alexandrie. Entre le x e et le xii e siècle, les documents de la Genizah du Caire révèlent l’existence de familles de commer­ çants juifs andalous ayant des liens à l’autre bout de la Méditerranée et prati- quant un commerce à longue distance réalisé grâce à des intermédiaires. Leurs activités s’arrêtent à partir de 1145, avec l’arrivée des Almohades dans la péninsule

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